Un communiqué de presse de l'ambassade américaine à Alger, rendu public hier, s'étend sur les atteintes aux droits de l'homme relevées en Algérie par le Département d'Etat, dans un rapport particulier.
Ce dernier met en exergue, d'abord, la poursuite des tortures dans les prisons, par les soins des agents du DRS, contre principalement des terroristes. Ici, l'observation américaine prête beaucoup à sourire, les excès commis, en la matière, tant par l'armée US que par la CIA, dans leurs centres d'interrogatoires, restant nettement hors de proportion de ce qu'il est sans doute permis d'observer en Algérie.
Le rapport s'étale, non sans raison, ensuite, sur les harcèlements que subissent les journalistes à travers notamment des procès en diffamation qui valent souvent aux mis en cause des incarcérations d'autant plus abusives qu'elles se fondent sur de simples critiques des agissements de responsables de l'Etat. Rappelant l'interdiction du livre de Benchicou, considéré comme très critique contre le pouvoir central, le Département d'Etat estime qu'il y a là un abus caractérisé qui vaut aussi pour l'autre interdiction de 1100 livres religieux.
Ne perdant pas de vue l'aspect politique, le rapport déplore encore que des partis politiques et des ONG aient été empêchés de tenir des réunions publiques. Il trouve inacceptable, d'autre part, que les fraudes électorales continuent de miner le processus des consultations populaires algériennes, avec leur lot habituel d'irrégularités et surtout les injonctions illégales qui excluent toute surveillance sérieuse des dépouillements des votes.
Sur un autre plan, enfin, le document américain, tout en prenant note d'une prolifération considérable des antennes paraboliques permettant aux Algériens de capter les chaînes de télévision étrangères, ne parvient pas à comprendre l'entêtement des autorités locales à continuer de fermer le champ des médias lourds, radio et télévision, aux investisseurs privés.