Un attentat contre Evo Morales a été déjoué

La police bolivienne vient de mettre hors d'état de nuire une bande de cinq tueurs qui s'apprêtaient sans doute à attenter à la vie d'Evo Morales, le chef de l'Etat.

L'assaut a été donné au groupe de mercenaires - parmi eux, il y avait en effet un Irlandais et un Hongrois -, en pleine nuit, dans une chambre de l'hôtel Las Amercias, au centre de Santa Cruz, ville située à l'est du pays. Au bout d'une demi-heure d'échanges de tirs nourris, les policiers ont fini par avoir raison des assassins : 3 d'entre eux ont été tués et les deux autres, blessés, capturés.

Dans la chambre, des mitraillettes, des fusils, des grenades et des explosifs C4 ont été découverts, en même temps que des documents établissant les déplacements des membres du gouvernement et tout particulièrement du chef de l'Etat.

« Cette tentative d'assassiner Evo Morales n'est pas si inattendue ou incroyable qu'elle y paraît », estime Alejandro Sanchez, analyste au Council on Hemispheric Affairs, un centre d'études sur l'Amérique latine basé à Washington.

L'opposition, assez forte au niveau de la population blanche du pays, rejette, dès l'avènement de Morales, le projet de donner plus de pouvoirs aux Indiens majoritaires au sein de la population.

Morales lui-même, qui a fait la grève de la faim pour protester contre le blocage mis en oeuvre par cette opposition afin de contrer les réformes lancées, sait qu'il faut s'armer de courage, de patience et d'autorité pour atteindre ses objectifs. Il mesure l'ampleur de la tâche ainsi que les difficultés et autres obstacles que la CIA tente, jour après jour, de lui placer sur son chemin. Il n'a pas jugé opportun, bien évidemment, de porter des accusations contre la centrale américaine, préférant sans doute se réserver les chances d'entente prochaine avec Obama, le nouveau maître de la Maison-Blanche.