Rumsfeld remis de nouveau en sellette pour la torture

Pas seulement Rumsfeld mais Condoleeza Rice et d'autres hauts responsables du Pentagone sont nommément cités dans un rapport du Sénat américain qui évoque l'usage de la torture étendu à tous les champs d'opérations de l'armée américaine et de la CIA depuis 2002.

Présenté par le républicain John McCain et le démocrate Carl Levin, le document décrit le cheminement des procédés de torture mis au point par un petit groupe de juristes et de tortionnaires depuis le Pentagone jusqu'aux lieux de détention les plus divers : Afghanistan, Irak, Guantanamo, geôles diverses de la CIA.

Le texte qui légalise ainsi la torture est signé de la main même de l'ancien ministre de la Défense, Donald Rumsfeld, l'autre alter ego de Bush junior.

Partie du programme SERE (Survival, Evasion, Resistance and Escape) qui permet aux militaires de s'entraîner à supporter éventuellement les sévices chinois tels qu'ils ont été observés durant la guerre de Corée, l'idée de généraliser la torture a muri, dès juillet 2002, au Pentagone, sous le contrôle de hauts fonctionnaires, comme Georges Tenet, John Aschroft ou Condoleeza Rice, laquelle était à l'époque conseiller à la Sécurité nationale. Le 1er août suivant, le ministère de la Justice avalise de son côté le processus qui se met rapidement en place aussitôt après.

« Le fait est que des hauts fonctionnaires du gouvernement des Etats-Unis ont sollicité des informations sur l'usage de techniques agressives, ont redéfini la loi pour leur donner l'apparence de la légalité, et ont autorisé leur usage sur des détenus », précise le rapport du Sénat. Il est donc clair que Abou Ghraïeb n'avait rien d'un camp exceptionnel de torture. Il n'en était qu'un simple maillon d'une chaîne très longue que le monde n'est pas près de pardonner.