L'investiture de Musharraf pour un second mandat est attendue pour le début de la semaine prochaine.
La Cour suprême du Pakistan, dans sa nouvelle composante entièrement acquise à Musharraf, a, en effet, rejeté le dernier recours de l'opposition et avalisé les résultats des élections du 6 octobre dernier.
Musharraf, néanmoins et dans les tous prochains jours, s'il tient ses promesses, devra d'ici là démissionner de ses fonctions militaires.
Cédant à la pression internationale, et tout particulièrement américaine, ce dernier n'a pas pour autant levé l'état d'urgence, décrété il y a près de trois semaines ; une condition pourtant posée par l'opposition pour juger de la sincérité des législatives prochaines prévues pour le 8 janvier.
En vérité, l'opposition considère toujours l'élection de Musharraf comme irrégulière, dans la mesure où ce dernier n'avait pas quitté son uniforme à la veille des élections du 6 octobre dernier, d'un côté ; et que, de l'autre, il revient aux assemblées prochaines et non aux sortantes de réélire le président.
Il est vrai qu'il avait créé les conditions propices à sa réélection en évinçant tous les magistrats de la Cour suprême qui lui étaient hostiles, de même qu'il a instauré l'état d'urgence le 3 novembre pour empêcher l'opposition de s'exprimer et de lui barrer la route vers le pouvoir.
Aussi, celle-ci se trouve-t-elle d'ores et déjà mal engagée pour aborder les législatives prochaines. Non seulement elle est divisée sur la question de boycotter ou non ces élections du 8 janvier, mais surtout indécise quant à la position définitive à adopter face à la fermeté de Musharraf qui n'entend rien démordre de ses positions et de son attitude singulière de simple dictateur capable de toutes les outrances pour conserver les rênes du pouvoir.
Dans cette affaire, c'est enfin Washington qui, en soutenant mordicus ce dernier, perd encore une fois de sa crédibilité, en sabrant de surcroît ses propres théories tant vantées sur la démocratie et les droits de l'homme.