Le Wall Street Journal d'aujourd'hui fait état de graves accusations de détournement à l'endroit de Hamid Karzaï, le président afghan, de son frère et de son vice-président, Mohamed Fahim.
Pas moins de trois milliards de dollars auraient quitté frauduleusement l'Afghanistan, au cours des dernières années, dans des valises ou des palettes à bord de vols partis de Kaboul, dans des directions non encore déterminées, indique-t-il.
Cet argent en monnaie fiduciaire (dollars US, rials saoudiens, roupies pakistanaises, deutschmarks, couronnes norvégiennes) proviendrait en partie de projets humanitaires et de contrats passés par les forces de l'OTAN en matière de sécurité et de travaux de reconstruction. L'autre partie serait tirée du trafic d'opium sinon du racket ou de la vente de drogue attribué aux Talibans.
Il s'agit là d'une somme colossale dépassant, précise-t-on, les revenus fiscaux annuels du pays.
Les principaux mis en cause nient, bien sûr, toute implication dans ces détournements.
L'information est rendue crédible par le fait, selon
Le Washington Post, que les hautes autorités afghanes se sont toujours opposées à l'ouverture d'enquêtes sur la question de la corruption, allant jusqu'à ignorer des preuves mettant en cause des responsables ayant aidé au transfert illégal de fonds vers l'étranger.
On estime enfin que l'impopularité du régime de Karzaï trouve précisément ses raisons d'être dans ces abus, ce dont aurait profité le mouvement des insurgés pour développer son audience dans le pays.