Bush se déclare ouvertement pour la torture

Un texte de loi, adopté en février dernier, par le Congrès américain, vient d'être frappé du véto de Georges W. Bush, qui le condamne par conséquent à rester lettre morte.

Sous la pression de l'opinion publique, en effet, les représentants du peuple, aux Etats-Unis, ont fini par voter une loi obligeant la CIA à se plier au manuel des règles d'interrogatoires imposées aux militaires, qui interdit notamment l'usage de techniques traumatisantes, telle que la simulation de noyade, considérée à plusieurs égards comme un acte de torture inacceptable.

Mais, si le texte a été approuvé au Congrès, où les démocrates sont très majoritaires ; au Sénat, par contre, une petite majorité seulement a abondé dans ce sens, donnant ainsi à Bush l'espoir voire la certitude de pouvoir bloquer ce projet de loi puisqu'il ne pourrait jamais réunir un quorum des deux tiers de voix nécessaires dans les deux chambres pour être applicable sans l'accord du président en exercice.

Pour Bush, il importe de maintenir les choses en l'état. Al-Qaïda menaçant toujours les Etats-Unis d'une nouvelle attaque meurtrière, l'usage de la torture permettrait ainsi de prévenir et d'enrayer une telle éventualité.

Sa position reste cependant considérée comme une insulte flagrante à l'Etat de droit et entache la réputation du pays en matière de droits de l'homme, estiment ses adversaires, dont l'un, Patrick Leahy, président de la Commission des Affaires juridiques au Sénat, trouve même que "Bush manque là une occasion d'améliorer un bilan honteux... et d'envoyer un message positif au monde.