40 % des économistes français, de premier rang, sur les 1000 premiers chercheurs mondiaux, contre la moitié des chercheurs en biologie, travaillent aux USA, où ils sont principalement appâtés par les meilleures conditions de vie.
Sachant cependant que le France ne compte que 41 économistes parmi ces 1000, les 40 % représentent donc 16 du nombre des grands chercheurs expatriés aux USA.
Une étude, menée par deux polytechniciens, Benoît Jubin et Pascal Lignières, en tentant de cerner le phénomène de la fuite des cerveaux, estime qu’en réalité la France attire plus de diplômés de l’enseignement supérieur qu’elle n’en exporte. Du point de vue de ces X, d’ailleurs, seuls les USA et le Canada réussissent, mieux que la France, à préserver leurs diplômés de haut rang.
Ils considèrent encore que seulement 3 %, le taux le plus faible d’Europe, des chercheurs français vont en Amérique y vendre leurs services, mais, au bout de quelques années, reviennent à 80 % dans leur pays, nantis d’une expérience non négligeable.
Aussi, les conclusions de cette étude font-elles valoir le besoin de reconsidérer les salaires et les conditions de travail à attribuer aux candidats à l’émigration de cette catégorie. Ces contraintes, une fois levées, dissuaderaient, et à tout le moins permettraient de réduire considérablement le nombre de ces derniers, précise-t-elle.
Le Monde, qui rapporte cette information, signale enfin que l’un des deux auteurs, Benoît Jubin se prépare, lui-même, à rejoindre l’Université de Berkeley pour y défendre une thèse en géométrie différentielle.