En Inde, selon une correspondance du journal Le Monde parue aujourd’hui, deux députés proposent l’institution d’une taxe dite de sortie à l’intention des diplômés de l’université désirant s’expatrier.
Le problème, en effet, de ces diplômés, qui se pose un peu partout dans les pays sous-développés et mêmes avancés, est qu’ils coûtent excessivement cher au contribuable, au plan de leur formation. La frustration est toujours grande d’observer ces nouveaux cadres chercher, sitôt leurs études terminées, un emploi hors de leur pays. Quand bien même les paie-t-on nettement mieux dans les pays occidentaux, le vide laissé derrière eux, sans aucune espèce de contrepartie, incite tout naturellement à la réflexion. Car, en disposant ainsi à moindres frais de diplômés venus d’ailleurs, ces pays dits avancés gagnent sur tous les tableaux, aux dépens bien sûr des pays d’origine qui ont assumé seuls la totalité de la formation de ces émigrants.
Encore qu’en Inde, comme le rapporte Le Monde, des transferts considérables de fonds sont régulièrement reçus en provenance des nationaux établis ailleurs, les Algériens émigrés, bien au contraire, puisent plutôt dans les ressources de leur pays d’origine, sous différentes formes toujours illégales et ruineuses. Ils échangent toujours au marché parallèle leurs euros, leurs dollars ou leurs livres sterlings contre des dinars. Et tandis que les devises distribuées restent en Europe pour financer des vacances, des objets de luxe comme les voitures, ou simplement des achats sur place de biens immeubles, les dinars dépensés dans le pays permettent de s’accaparer des biens de consommation, importés le plus souvent (ex. : nombre de matériaux de construction), et loin encore de tout contrôle douanier ou financier de l’Etat. Le résultat est que le pays s’appauvrit à hauteur de leurs économies mises en circulation par les émigrés algériens.
C’est pourquoi la question de cette taxe de sortie, modèle indien, mériterait d’être profondément creusée pour tenter de mettre un frein à la fuite de cerveaux vers les pays riches. Et, dans le prolongement, l’Algérie gagnerait sans doute à s’intéresser, en même temps et de près, à ces échanges illégaux de monnaies qui ruinent le pays et le contribuable.