Des rumeurs insistantes laissent entendre que l'ancien président Zeroual, général major en retraite, aurait fini par répondre favorablement à des amis venus le solliciter pour reprendre du service.
Conscient de l'échec total du régime actuel, dirigé par Bouteflika depuis une décennie, Zeroual, qui s'était totalement retiré de la politique, s'estimerait en devoir de reprendre les rênes du pays. Il est vrai que l'Algérie n'a jamais autant souffert de tant d'inertie, de gabegie, de corruption et de ruine qu'au cours des dernières années. Plus gravement encore, le phénomène des haragas, autrement dit des émigrés clandestins, l'a totalement décrédibilisée vis-à-vis de l'extérieur comme de l'intérieur du pays. En y ajoutant tous les autres maux sociaux, comme le développement de la drogue, des crimes divers et surtout des détournements de deniers publics commis le plus souvent par les pontes du régime, l'on voit bien que les Algériens se sont plutôt enfoncés dans les dérives les plus sordides. Sans compter que la loi dite de réconciliation nationale a fait renaître de ses cendres le terrorisme aveugle que le gouvernement de Zeroual avait pourtant réussi à endiguer sérieusement.
L'on comprend pourquoi aujoud'hui Bouteflika s'efforce désespéremment de gagner à sa cause Zeroual, pour le dissuader de se présenter aux prochaines élections présidentielles. Il a même tenté vainement de lui offrir une résidence de luxe sur la baie d'Alger, croyant faussement sans doute que Zeroual est aussi corruptible que toute l'engeance qui l'entoure lui-même.
Si la chose venait à se confirmer, les Algériens seraient naturellement portés à choisir le moindre mal en désignant Zeroual. Les coteries, les épanchements régionalistes, le favoritisme des coquins, etc., prendraient assurément fin à la satisfaction de tous.