Dans cette Algérie vouée aux gémonies, la nouvelle candidature de Bouteflika pour un 3è mandat présidentiel ne surprend pas plus qu'elle n'accable personne.
En fait, le pays a tellement bavé depuis l'indépendance que les gens s'y comportent comme de véritables zombies, sans âme, sans projet, sans aucune espèce de réaction humaine. Pour preuve, des centaines de jeunes n'ont rien trouvé de mieux à faire qu'à tenter le diable chaque semaine, en essayant de traverser la Méditerranée pour se porter loin, très loin des frontières nationales. Ils préfèrent creuver dans la gueule des requins qui les guettent en mer que tenter de survivre au milieu de la pègre. Car celle-ci pullule à tous les niveaux et principalement à celui du pouvoir qui s'accapare effrontément des principales ressources du pays, qui décide de la vie et de la mort des gens en toute impunité, qui dilapide les maigres revenus du pays dans des décors de prestige sans lendemain ou encore dans des constructions de mosquées et autres lieux publics destinés à rendormir le peuple, à le priver de sa conscience, de son intelligence, à l'inhiber de toute réaction pour mieux le dominer et lui dicter sa voie.
Bouteflika, en se représentant une nouvelle fois pour un mandat, sait en fait qu'il suffit d'allécher les gens, c'est à dire ses amis au premier rang, pour se maintenir à la tête de l'Etat. S'étant, de plus, débarrassé des gêneurs, autrement dit des généraux, qui dictaient eux-mêmes la loi hier, il a désormais les coudées franches. Il va donc se faire "réélire", au besoin par 5 ou 10 % d'électeurs. Qu'est-ce que cela changera-t-il, puisque tout le monde nage dans la lâcheté la plus étrange ?