C'est une décision que j'estime, pour ma part, fort tardive. Elle aurait dû intervenir non pas en 2012 mais il y a onze ans, soit lors du congrès de 1991 qui avait vu l'éclatement du parti avec le retrait de quelques principaux responsables, dont les deux frères Aït-Larbi. C'étaient les premiers à avoir subodoré assez tôt le sort catastrophique du mouvement dès que placé sous la coupe de Saïd Sadi.
La succession interminable de défections enregistrées depuis lors à la tête du RCD a conduit par suite à la dislocation presque complète de ses structures. Le coup fatidique a été porté au cours de ces deux ou trois dernières années par le retrait simultané d'hommes du premier cercle, tels que Tarik Mira, Ali Brahimi, Djamel Ferdjallah, Khalfa Mammeri et beaucoup d'autres agacés par l'arbitraire et la culture du secret et du mensonge devenus les principes directeurs du premier responsable.
Ce dernier s'estimait d'ailleurs tellement irremplaçable que ses proches ne craignaient pas de le confondre avec l'un ou l'autre des dictateurs ou roitelets incapables et infréquentables du Moyen-Orient.
Enfin, ses compromissions récurrentes avec le pouvoir depuis plus de vingt ans ont fini par semer le doute au sein même du Parti quant à ses possibles connivences avec la sécurité militaire.