La rébellion touareg se manifeste désormais avec grande violence

De violents affrontements armés ont opposé à Abeïbara, dans la nuit du 20 au 21 mai, les rebelles touaregs à l'armée malienne, aux confins de la frontière nord séparant le Mali de l'Algérie.

L'on a dénombré trente-deux morts et trente et un blessés au total chez les protagonistes. Plus exactement l'armée compte 15 morts et les assaillants 17.

Abeïbara se trouve à 150 km de Kidal, la région limitrophe de l'Algérie.

Selon les Touaregs, l'attaque du camp militaire avait été engagée pour venger la mort de l'un des leurs, le commandant Cheik Barka, un responsable de l'Alliance démocratique pour le changement, dont le corps a été retrouvé le 11 avril dernier près de Kidal, indique une dépêche de l'AFP.

Ce commandant, ancien rebelle, avait intégré les rangs de l'armée malienne, au lendemain des accords de paix signés à Alger et mettant fin à la rébellion touareg.

Il faut rappeler que les hostilités avaient repris en mars dernier avant de déboucher sur un nouvel accord de cessez-le-feu signé entre les belligérants à Tripoli le 3 avril, sous les auspices du gouvernement libyen.

La médiation algérienne, vivement souhaitée par les deux camps, semble sur le point de reprendre son bâton de pèlerin, puisque Bouteflika aurait déjà annoncé son accord.

Par le passé, déjà, Ouyahia s'était distingué par le tout premier accord que sa mission avait obtenu des deux parties en conflit, au cours des années quatre-vingt-dix. Le cessez-le-feu avait alors duré un long moment avant qu'il ne soit remis en cause par la réouverture de nouvelles hostilités.

Une autre version du journal Le Soir d'Algérie voudrait que l'attaque rebelle, dirigée au petit matin de ce mercredi dernier contre la caserne d'Abeibara, par le commandant Ibrahim Ag Bahanga, se fût soldée par un tout autre bilan. 6 morts, dont Bendatou Idrissa Omar, commandant de l'unité de l'armée malienne, et 41 militaires prisonniers auraient été dénombrés. De plus, un armement important, composé de 45 kalachnikovs, 8 lance-roquettes, type RPG-7, 5 fusils mitrailleurs, 3 mortiers, 6 Toyota tout-terrains, 4 chars d’assaut et d’autres moyens blindés et moyens de transmission, aurait été enlevé du cantonnement militaire par les assaillants.

Ces nouveaux affrontements auraient eu également pour effet de provoquer un exode des populations de la région vers Tinzaouitine, en territoire algérien, où 520 personnes environ ont été déjà prises en charge par l'armée algérienne et le Croissant rouge.

Il faut espérer que les négociations déjà engagées entre l'ambassadeur algérien au Mali, avec Bahanga d'un côté, et les autorités maliennes, de l'autre, aboutissent rapidement pour mettre fin tout particulièrement à des déplacements de population en pleine période caniculaire.