Considéré comme projet phare du quinquennat de Sarkozy, la réforme des retraites, qui avait déjà soulevé, dans la rue, d'importantes manifestations de rejet en juin dernier, a mobilisé aujourd'hui des millions de personnes dans deux cents villes de France pour dire une fois encore non à cette réforme.
Le jour était choisi à dessein, puisque l'Assemblée nationale commence, à partir de ce mardi, à examiner ce texte en plénière. Porté principalement par Woerth, le ministre du Travail, qui occupe depuis de longues semaines le devant de la scène avec ses démêlés de l'affaire Bettencourt, le projet soutenu par le gouvernement et son parti majoritaire, l'UMP, est principalement combattu sur la question du recul à 62 ans de l'âge du départ à la retraite.
Le gouvernement argue surtout de l'avancée considérable de l'espérance de vie des Français pour expliquer la nécessité pour les travailleurs de cotiser deux années de plus pour permettre de desserrer l'étreinte qui pèse sur le budget de l'État par le déficit énorme et toujours croissant des caisses de retraites.
Pour les syndicats, il n'est pas question de faire supporter par les travailleurs le poids de ce déficit quand l'État se permet de réduire les impôts des plus riches par le système controversé des niches fiscales, par exemple. Ils considèrent que la solution de ce déficit est à rechercher dans le prélèvement d'impôts supplémentaires chez les entreprises qui font de gros profits ou encore chez des dirigeants percevant des rémunérations souvent énormes et scandaleuses.
Vu cependant la cohésion formée autour du gouvernement par la majorité parlementaire, il est quasiment certain que le projet sera adopté aussi bien par la chambre basse que par le Sénat.
Aussi, le parti socialiste qui en est convaincu promet-il simplement de reconsidérer cette réforme si d'aventure il revenait au pouvoir lors des prochaines élections.