Depuis un certain temps, il ne se passe plus une semaine qui n’aura pas été marquée par un enlèvement de personne, le plus souvent en Kabylie et dans les confins algérois. Ces rapts crapuleux visent toujours des membres des familles dites fortunées, dont on exige à tous les coups des rançons faramineuses pour prix de leur libération. On a vu ainsi défiler de nombreux cas d’entrepreneurs et d’industriels divers, pour la résolution desquels des dizaines de millions de dinars ont été versés, toujours à l’insu des services de police.
Plus gravement s’inscrivent désormais les enlèvements d’enfants, en bas âge, dont, d’abord, on ne se préoccupe jamais des conséquences psychologiques que leur capture, parfois bien longue, fait peser sur leur propre devenir. Il est aussi, bien sûr, des exemples où ces rapts s’appuient sur d’autres mobiles et s’achèvent par l’exécution carrément de l’enfant, dans des conditions souvent aussi atroces qu’inimaginables et impardonnables.
Devant une telle situation aussi condamnable qu’intolérable, particulièrement favorisée en Kabylie par le retrait, depuis le printemps noir, de la gendarmerie, les pouvoirs publics ne semblent guère préoccupés par son évolution, tout particulièrement, alarmante. De plus, en venant se greffer sur les phénomènes du terrorisme, d’abord islamiste dont on connaît assez tant les racines que les effets, ensuite du banditisme le plus exécrable inspiré de ce dernier, enfin de la prolifération des stupéfiants, de la prostitution, de la corruption, etc., cette nouvelle tare ne singularise pas seulement le pays mais elle le marque au nombre des « voyoucraties » qui empestent le monde et interpellent toute la communauté internationale à l’effet de les radier de l’existence même.
Il n’y a et ne peut y avoir d’autre alternative pour des communautés qui refusent de se ranger derrière un minimum d’ordre, de discipline et de sérieux. Toute l’explication des harragas est là qui en ont assez de vivre dans le capharnaüm Algérie, pour ne pas dire autre chose de plus appropriée encore.