A regarder ses enfants zapper devant un poste de télévision, l’air totalement absorbé par les images qui se déroulent sous leurs yeux, plutôt que de les voir studieusement occupés autour de leur livres, de leurs cahiers, de leurs crayons, donne bien souvent envie d’arracher ce téléviseur de sa prise de courant et de le jeter carrément par la fenêtre.
Nos enfants, qui ressemblent finalement à tous les autres, cèdent à la même tentation du jeu, de l’image, du son, désormais disposés à profusion pour eux sur un grand nombre de chaînes, de jour comme de nuit.
Au final, malheureusement, leurs résultats scolaires s’en ressentent, et nous rappellent notre propre démission, parce que, trop souvent, nous obéissons au besoin de lâcher du lest par simple mansuétude, quand bien même, une heure plutôt, nous nous serions emportés au point de jurer par tous les diables que le (la, ou les) gosse ne verrait plus son petit écran avant longtemps.
Mais, aujourd’hui, les échecs scolaires sont là, palpables et assez bruyants même, pour nous placer devant nos responsabilités. Nous nous devons de réagir, d’autant qu’une étude épidémiologique américaine, publiée en mai par le journal Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine, reprise par Le Monde du 12 juin, établit formellement qu’un enfant de 14 ans, qui passe plus d’une heure devant la télévision, court un plus grand risque d’échec scolaire que ceux qui la regardent moins longtemps.
Les résultats de cette étude, qui marginalise d’ailleurs les questions annexes inhérentes au milieu social ou éducatif des parents, ou encore les problèmes de mémoire ou d’apprentissage, démontrent assez que l’adolescent, qui regarde plus de 3 heures par jour son petit écran, divise carrément par deux ses chances de suivre des études supérieures, par rapport à ses camarades se contentant de moins d’une heure.
D’autre part, il y est prouvé que la télévision cause des problèmes d’attention et non l’inverse.
A titre indicatif, le temps pris devant le téléviseur par les jeunes Français, de 4 à 14 ans, tend à croître de 8’ par jour, depuis le début de l’année, pour atteindre, en moyenne, deux heures vingt quotidiennement.