A l’occasion du Colloque international sur la lutte contre le terrorisme, Djamel Ould Abbas, ministre de la Solidarité nationale, a cité quelques chiffres assez significatifs quant à la place occupée par le monde terroriste en Algérie. Les chiffres des effectifs, à eux seuls, donnent le tournis, tant ils nous éloignent des déclarations mensongères portant sur quelques centaines seulement que les autorités n’ont jamais cessé d’arborer depuis l’origine.
Selon le ministre, 6952 familles ont déjà été recensées comme victimes de la tragédie nationale. Autrement dit, ce chiffre est appelé à être corrigé à mesure que les centaines ou les milliers d’autres terroristes encore en activité se feront connaître en déposant les armes ou en tombant au combat.
Quel bel euphémisme, en tout cas, pour désigner des familles de terroristes, autrement dit de rejetons pendables qui ont massacré gratuitement des dizaines de milliers de leurs concitoyens qui ont eu le malheur de se trouver sur leur passage sinon le courage ou l’élan patriotique de s’être placés en travers de leur chemin pour les empêcher de multiplier leurs crimes abominables.
Toute cette engeance a donc été indemnisée à hauteur de 18 milliards de dinars, nous dit-on. Quel monde à l’envers, où l’on inverse les rôles ! Des terroristes se posant en victimes, et leurs propres victimes devenant, du coup, leurs bourreaux ! Quel culot de la part d’un ministre et d’un Etat totalement à la dérive ? Et d’ailleurs comment s’étonner d’un état de choses où le président lui-même a eu l’outrecuidance, un jour, de défendre publiquement ces assassins d’un autre âge ?
Pour plus de cinq mille de ces assassins désormais totalement lavés de leurs crimes abominables, les cotisations de sécurité sociale ont même été payées et mises à jour pour leur permettre de conserver leurs pleins droits à la retraite, à l’exemple exactement des moudjahiddin d’hier qui, eux, avaient combattu le colonialisme. N’est-ce pas à juste titre que les terroristes se font aussi appeler « les moudjahiddin » ? Et l’on se perdrait à établir la moindre comparaison, tant l’ignominie du pouvoir politique, responsable de ces décisions ignobles, est désormais consommée.
Pauvres Liabès, Djaout, Abderrahmani, Aslaoui, et tant d’autres, morts anonymement ! Votre sacrifice aura été vain, dans un pays désormais pestiféré et que je ne reconnais plus comme mien ! Quelle honte de se revendiquer de cette Algérie de criminels, de canailles et surtout de lâches !