Au Népal, où le gouvernement, dans un acte plutôt humanitaire, a décidé de donner une prime de 460 € à qui épouserait l'une d'elles, les veuves ont protesté dans la rue contre cette initiative qu'elles jugent maladroite et malvenue.
« Nous ne voulons pas de dots du gouvernement », « Ne mettez pas vos mères en vente », proclamaient ces veuves sur des pancartes brandies en public.
A l'image des veuves et autres divorcées de certains autres pays, comme l'Algérie, les veuves népalaises sont en fait tellement méprisées, déjà dans leur propre famille d'où elles sont parfois expulsées, tellement battues et maltraitées qu'elles éprouvent beaucoup de peine à s'insérer dans la société. Elles se retrouvent bien souvent sur le trottoir ou vivant de mendicité.
Mais, en permettant l'octroi sur les fonds publics d'une prime à tout époux éventuel, elles craignent surtout que l'union ainsi achetée n'appâte que des gens sans scrupule, capables de divorcer sitôt l'argent encaissé et dépensé. Elles préfèrent que cet argent serve à améliorer les soins de santé et l'éducation de leur progéniture.
Pour le gouvernement qui estime que "c'est le droit des femmes célibataires de vivre comme elles l'entendent", en déplorant que "la société ne les traite pas correctement", c'est principalement l'objectif de changer leur situation dans le bon sens qui a prévalu dans sa décision. Déjà, dans un second acte, pris le mois dernier, il offrait une autre prime de 1000 € à qui voudrait d'un hindou intouchable, pour tenter de briser le carcan discriminant qui range une frange non négligeable de la société parmi les parias.