Sarkozy aura tout essayé pour tenter de remonter dans les sondages, à un an de l'élection présidentielle de 2012 où il compte briguer un second mandat. Malheureusement pour lui, il reste, quoiqu'il fasse, toujours en chute libre dans les derniers sondages qui le créditent de 30 % seulement d'opinions favorables. De là, bien sûr, à espérer qu'il ravisse à la candidate du FN le challenge du candidat socialiste au premier tour, il reste naturellement très loin du but.
Explorant les caniveaux qui font justement la force de Marine Le Pen, il vient de charger Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur, d'ouvrir une nouvelle polémique au sujet de l'immigration non pas illégale mais légale cette fois, en se promettant de la réduire dès cette année.
Une telle sortie peu surprenante de sa part n'a pas manqué bien évidemment de scandaliser les mouvements de gauche en général qui la trouvent aussi stupide que conforme aux idées rétrogrades et racistes de son auteur.
Mieux, le Medef, syndicat des patrons, vient à son tour de la décrier... Voici ce qu'indique une dépêche de l'AFP reprise par Libération.fr.
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Libération.fr - 16.04.2011
La présidente du syndicat patronal s'oppose à ces deux annonces du gouvernement.
La présidente du Medef, Laurence Parisot, a plaidé samedi pour que la France reste un pays «ouvert» à l’immigration légale et réaffirmé son opposition à la proposition du gouvernement de lier dividendes et prime aux salariés.
« Restons un pays ouvert, qui accueille de nouvelles cultures et profite du métissage », a-t-elle déclaré dans un entretien au Monde daté de dimanche-lundi. « Je ne crois pas qu’il faille faire (de l’immigration légale liée au travail) un problème », a-t-elle poursuivi en indiquant que celle-ci représente de 20 à 30.000 personnes par an.
Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, veut réduire l’immigration légale au motif que « l’intégration est en panne » en France. Il a indiqué vendredi qu’il comptait faire passer « dans un premier temps » de 200.000 à 180.000 le nombre d’étrangers admis chaque année dans le pays. Mais pour Parisot, ces questions relèvent d’abord de l’école. Si « il y a des enjeux d’intégration dans notre pays, c’est notamment à l’école et avec les enseignants qu’il faut les aborder », a-t-elle estimé.
La patronne du Medef a également redit son opposition à la proposition du gouvernement de contraindre les entreprises versant des dividendes à octroyer une prime de 1.000 euros à leurs salariés, annoncée cette semaine par le ministre du Budget François Baroin.
« Nous sommes un peu stupéfaits », a-t-elle déclaré. « Comment accepter que l’État décide de la politique salariale de chaque entreprise au risque de tuer l’envie d’entreprendre et d’étouffer la liberté créatrice? » « Comment imaginer que cela ne pèse pas immédiatement sur la masse salariale des entreprises au risque d’empêcher les recrutements à venir », a-t-elle poursuivi, en estimant que cela n’aurait pas le même poids pour les petites, les moyennes et les grandes entreprises. « Une telle proposition, qui entrave la liberté contractuelle et la liberté d’entreprendre, est-elle vraiment compatible avec la Constitution? », a-t-elle fait valoir.
Parisot a enfin assuré que cette question n’avait pas été évoquée lors de la rencontre qu’elle a eu avec le Premier ministre François Fillon il y a une dizaine de jours.
(Source AFP)