La production en baisse des produits alimentaires influe sur leurs prix

La hausse des produits alimentaires continuera sa poussée, cette année encore, en dépit pourtant d’une production plus forte à l’échelle mondiale. Tout au moins au cours du premier semestre, les analystes la prévoient comme inévitable. En revanche, au second semestre l’on s’accorde à prévoir une certaine stabilité des prix pouvant déboucher sur une possible chute des prix. Mais pareille hypothèse reste nécessairement liée à des récoltes optimales restant à l’abri de catastrophes climatiques. C’est seulement dans un tel cas que les stocks, dont on ne cesse pas de tirer la sonnette d’alarme quant à la chute drastique depuis déjà quelques années, pourront se reconstituer au plus grand bénéfice des larges couches de peuples déshérités d’Afrique tout particulièrement.

Le monde d’aujourd’hui doit affronter non seulement les graves pénuries qui affectent certaines parties du globe touchées notamment par les cataclysmes naturels ou la sécheresse due au réchauffement climatique, mais aussi prendre en compte la part de plus en plus importante de la consommation des pays émergeants et surtout la pression exercée sur les marchés par la demande désormais non négligeable des agrocarburants dont l’incidence pèse considérablement sur les prix désormais. « Il y a près d’une centaine d’usines d’éthanol opérationnelles aux USA qui s’alimentent au maïs », remarque un directeur scientifique qu’inquiète l’intrusion de l’industrie dans la consommation de produits alimentaires dont la disponibilité a tendance à se raréfier.

On estime à 12 % la surface que prendre, au cours des prochaines années, sur les terres agricoles, la culture des biocarburants. Et c’est autant de terres perdues qu’il faut impérativement compenser par la suppression des jachères ou la conversion d’autres terres si l’on veut à tout le moins préserver le niveau de consommation actuel pour les besoins de survie de l’humanité