El-Watan - 05.04.12 |
par Roumadi Melissa
La FAO s’inquiète du fait que les températures anormalement basses et les chutes de neige ayant marqué le mois de février dernier aient réduit le potentiel de rendement des céréales.
La saison 2011-2012 risque de ne pas être favorable pour la céréaliculture algérienne. Les prévisions de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, reprises hier par l’agence d’information financière Bloomberg, peuvent inquiéter.
La FAO estime en effet que le rythme des dernières précipitations pourrait réduire le potentiel des rendements. Les perspectives de production céréalières sont donc pour la FAO mitigées. L’organisation onusienne explique que « l’apparition en temps voulu des pluies saisonnières en novembre a été suivie par un arrêt précoce des précipitations au cours du mois de décembre dans les régions Ouest ». Et d’ajouter que « les pluies d’avril sont importantes pour les étapes ultérieures du cycle de culture ».
La FAO explique aussi que les observations des images satellite indiquent que les conditions de végétation sont pauvres à l’Ouest et sont insuffisantes depuis fin mars. À contrario, les régions Centre et Est disposent de taux d’humidité suffisants pour maintenir les cultures pour l’ensemble de la saison. Toutefois, le taux de pluviométrie dans ces régions est largement supérieur à la moyenne. La FAO s’inquiète aussi du fait que les températures anormalement basses et les chutes de neige ayant marqué le mois de février dernier aient réduit le potentiel de rendement, sans toutefois causer de « graves dommages » aux cultures.
Ces facteurs peuvent grever la production en Algérie où la céréaliculture reste soumise aux aléas des précipitations. La FAO précise que la production de blé a déjà chuté l’année dernière de 11% à 2,75 millions de tonnes métriques, tandis que la récolte d’orge a chuté de 10% à 1,35 million de tonnes.
L’organisation, basée à Rome, prévoit donc une hausse des importations de céréales. Les prévisions tablent sur des achats de l’ordre de 9,15 millions de tonnes à juin 2012 contre 8,65 millions de tonnes une année auparavant. Rien que pour le blé, les importations devraient atteindre un volume de 6 millions de tonnes durant la saison 2011-12, soit environ 15% de plus que l’année précédente. L’Algérie est d’ailleurs l’un des plus gros importateurs de blé dans le monde. Selon les données du Conseil international des céréales, l’Algérie est le second plus gros importateur de blé en Afrique après l’Égypte. Les achats de blé par l’Algérie ont augmenté de 133% en valeur en 2011 comparativement à 2010.
L’année 2012 s’amorce avec la même tendance à la hausse des importations de céréales. On évoque ainsi l’achat durant les deux premiers mois de l’année de 920 000 tonnes de blé tendre et dur, pour une valeur de plus de 311 millions de dollars.
La facture pourrait aussi être plombée par un risque de hausse des cours du blé. Selon le Conseil international des céréales, les perspectives 2012/2013 démontrent que les rendements moyens en céréaliculture pourraient ne pas égaler le niveau enregistré l’an dernier et que les stocks pourraient progressivement diminuer. Aussi, des besoins d’importation accrus dans des pays comme l’Algérie pourraient soutenir le raffermissement des cours du blé.