Les Algériens semblent être les premiers à faire dans leur froc, à l'annonce de la chute persistante du prix du pétrole.
En moins de trois mois, ce qui apparaissait subitement comme une aubaine, permettant de former maints projets destinés essentiellement à montrer sous un faux jour l'Algérie de Bouteflika, devient subitement un cadeau empoisonné, qui risque de compromettre le futur immédiat du pays. Le pétrole dégringole de 147 $ en juillet à 61 $ aujourd'hui.
Le régime doit, du coup, déchanter et surtout renoncer à ses investissements bidon, comme celui de la Mosquée d'Alger, qu'il ne pourra désormais financer sans recourir aux prêts internationaux. Le maigre pactole constitué ces derniers années, grâce au renchérissement du prix du pétrole, va fondre rapidement, comme neige au soleil. Car, les engagements pris, notamment en matière de renouvellement de l'armement, ne peuvent être annulés, les fournisseurs ayant mis en chantier les commandes engagées.
De plus, les Algériens, habitués qu'ils sont désormais à vivre au-dessus de leurs moyens, en s'offrant des véhicules et autres gadgets de luxe, devront encore une fois se serrer la ceinture. Plus gravement encore, ils risquent de voir les médicaments manquer dans les étals de pharmacie, les produits alimentaires se raréfier. Bref, le temps des vaches maigres s'annonce, cette fois, avec les retombées incontrôlables que l'on puisse imaginer.
Et tout cela tombe concomitamment, au grand dam des thuriféraires du régime, avec les prochaines élections présidentielles. Sera-ce l'occasion rêvée de balayer en grand le régime maudit et ses suppôts ?