Houhou
Nombre de messages : 243 Date d'inscription : 24/05/2007
| Sujet: Va-t-on vers la libéralisation des importations de tacots ? Mer 23 Jan - 0:34 | |
| Un vrai dilemme secoue les autorités algériennes à propos de la libéralisation des importations de véhicules d'occasion. Depuis quelques années déjà, le casse-tête de ce type d'importation n'a encore pas trouvé de solution convaincante. Pour vingt raisons différentes, la loi a tantôt libéré, tantôt suspendu l'entrée de voitures usagées dans le pays. Et cette loi, concoctée, bien sûr, à certains niveaux de la hiérarchie politique, a toujours été entérinée par l'Assemblée nationale, sans grand bruit généralement. Bien souvent, l'on a prétendu, pour justifier l'interdiction, que la mise en circulation, dans le pays, de véhicules peu sûrs, et provenant de sources les plus diverses et les plus incontrôlables, alourdissait en termes d'accidents la statistique annuelle déjà fort inquiétante. Elle assujettissait ensuite l'Algérie à un besoin multiplié de pièces de rechange pesant cher dans sa balance commerciale. Enfin, elle fermait injustement les horizons aux concessionnaires spécialisés dans la vente de véhicules neufs. Toutes ces raisons, à l'évidence louables, se heurtent, d'un autre côté, à des considérations non moins recevables. Les partisans de la levée de l'interdiction sont vraiment nombreux à militer pour une espèce d'égalitarisme permettant aux moins nantis, se considérant déjà injustement frustrés de n'être pas éligibles à la voiture neuve, d'accéder à tout le moins au véhicule d'occasion. De surcroît, la voiture, particulièrement en Algérie, devenant désormais non un luxe mais une nécessité dans bien des cas, où la désorganisation continue des transports, jointe à l'insécurité ambiante et généralisée, constitue un facteur déterminant, l'on ne peut manquer de prendre en compte une telle revendication à l'évidence non abusive et ô combien pertinente. Il faut se mettre à la place des parents attendant toujours avec angoisse leur fille ou leur fils retenu dehors à la nuit tombante par un manque de transport, avant de songer à écarter cette possibilité de disposer même au prix élevé du moyen d'y suppléer. Entre l'une et l'autre tendance, il est donc évidemment difficile de faire la part des choses, sans susciter les critiques voire l'indignation. Dans cette situation bien confuse interviennent encore les intérêts personnels des concessionnaires que n'arrange naturellement pas la concurrence de la voiture d'occasion, les intérêts des garagistes cherchant, inversement, leur pitance dans les prestations induites par cette dernière, les intérêts des services officiels de l'Etat obnubilés par l'objectif de faire baisser le taux des accidents sinon par celui de réduire la charge financière en devises des importations, enfin les intérêts de l'OMC qui se met aussi de la partie pour prétendre injecter dans le pays, au nom de la liberté du commerce, les centaines de milliers de tacots qui trainent dans les parcs occidentaux. | |
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