Bilawal, 19 ans, le fils de la défunte Benazzir Bhutto, succède à sa mère, à la tête du Parti du peuple pakistanais.
Le mari, Asif Ali Zardari, 51 ans, était pourtant l'homme que Bhutto avait désigné de son vivant pour lui succéder et non le fils. La soeur, Sanam, 51 ans, s'est retirée de la course, estimant, malgré le soutien de ses partisans, avoir d'autres "chats à fouetter" que de diriger un mouvement politique.
Bilawal, fils unique, est né en 1988. Ancien étudiant de Harvard, il n'pas encore achevé ses études entamées à d'Oxford. Il se disait, a-t-on révélé, peu intéressé à la politique, jusqu'à la date de l'assassinat de sa mère.
Ali Zardari, 51 ans, est un homme au passé trouble qui a été libéré de prison en novembre 2004, après avoir été blanchi des accusations de corruption, de meurtre et de trafic de drogue. Passionné des chevaux, il aurait entretenu une écurie sur le dos des contribuables, motif d'ailleurs qui a justifié son incarcération pendant 8 ans. Il est aujourd'hui responsable en second du parti que préside désormais son fils.
Le monde s'interroge, à présent, sur la raison d'être d'un choix ayant des "allures dynastiques", très éloigné des aspirations à la démocratie dont se réclamait toujours la morte. Si elle-même s'apprêtait à commettre une bourde en passant aussi allègrement les rênes du parti à son époux, malgré son passé très controversé, l'autre plus grave erreur est, pour ses partisans, de s'être permis de désigner le fils pour assurer sa succession.
Trop jeune et inexpérimenté, ce dernier, fût-il sorti major de Harvard, reste bien trop loin, en effet, d'avoir les compétences requises pour diriger un parti politique, qui plus est dans le contexte particulier du Pakistan d'aujourd'hui.
Il faut croire, enfin, que le monde islamique restera toujours à la traine de la démocratie, lui dont les dirigeants se croient abusivement et toujours les plus intelligents et les meilleurs pour conserver le pouvoir indéfiniment.