Maxisciences.com - 2.01.2014
par Maxime Lambert
À l'instar des plumes d'un paon, la couleur bleue ou verte des yeux est structurelle. Autrement dit, elle ne vient pas d'un pigment. Ces teintes particulières sont en réalité produites par la perturbation de la lumière visible qui traverse l'iris.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les yeux bleus ou verts ne sont pas le fruit de cellules pigmentées. Ces couleurs particulières de l'iris sont dites structurelles, c'est-à-dire qu'elles sont produites par des nanosurfaces élaborées. Dans la nature, on retrouve ces structures sur les plumes de la queue du paon. Ce sont elles qui lui confèrent ses superbes teintes aux reflets irisés.
Organisées en réseaux, ces particules microscopiques contribuent en effet à la perturbation de la lumière visible. Lorsque les rayons les traversent, ils subissent des interférences. Il en résulte ainsi des motifs colorés stables et iridescents. Dans l’œil humain c'est le stroma irien, la couche supérieure de l'iris, qui génère la couleur structurelle. Cette enveloppe recouvre l'épithélium.
Elle se présente sous la forme d'un entrelacement de fibres de collagène dans lequel s'intercalent différentes cellules, des vaisseaux sanguins et des nerfs. Ce maillage est ainsi capable de brouiller les rayons de la lumière visible. En fonction des iris, le stroma peut présenter des niveaux différents de mélanine, un pigment foncé fabriqué par certaines cellules.
Ce facteur est déjà responsable de la couleur de nos cheveux et de notre peau, mais influence aussi la couleur des yeux.
Différentes combinaisons
Pour les yeux marrons, par exemple, le stroma présente une forte concentration de mélanine. Ce pigment va absorber en grande majorité la lumière donnant ainsi à l’œil sa couleur foncée. Ce principe est également valable pour les yeux noisette où le taux de mélanine est cette fois-ci, en quantité modérée.
Pour les yeux verts, en revanche, le taux de mélanine est faible. La lumière qui traverse le stroma est donc d’une part absorbée par le pigment, et d’autre part perturbée par les fibres de collagène. Il en résulte ainsi une couleur pigmentaire marron clair qui, une fois couplée au bleu structurel, donne lieu à une diversité de teintes vertes.
Enfin, pour les yeux bleus, la mélanine est quasi voire totalement inexistante. Ainsi, la couche cellulaire est essentiellement transparente. De ce fait, les rayons lumineux qui traversent le stroma sont entièrement dispersés et réfléchis. Il en résulte alors une couleur bleue structurelle dont la brillance et l’iridescence peut varier selon la quantité de lumière disponible.
(http://www.maxisciences.com/oeil/d-039-ou-vient-la-couleur-des-yeux-bleus-une-origine-plus-etonnante-que-vous-ne-pensez_art34056.html)