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 Dans un café d’Alger, avec les abstentionnistes : "Vous voulez l'APN ? Vous aurez de la m… !"

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Ouahiba

Ouahiba


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Date d'inscription : 14/05/2007

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MessageSujet: Dans un café d’Alger, avec les abstentionnistes : "Vous voulez l'APN ? Vous aurez de la m… !"   Dans un café d’Alger, avec les abstentionnistes : "Vous voulez l'APN ? Vous aurez de la m… !" EmptyLun 16 Avr - 15:57

TSA - 16.04.2012
par Hadjer Guenanfa

Au fond d'un vieux café maure de la rue Tanger, au centre d’Alger, Abderraouf sirote son café en fumant une cigarette avant d'aller vaquer à ses occupations. Âgé de 28 ans, il se décrit comme « un chômeur de luxe ». Il ne travaille pas mais il arrive à se débrouiller et à se procurer de l'argent. « J'achète et je revends des produits », indique‑t‑il furtivement. Sans donner trop de détails. Et la politique ? À moins d’un mois des élections législatives, Abderraouf ne se sent pas concerné. « Ce n'est pas mon pays. Et puis, pour qui voterais‑je ? Pour le barbu hypocrite ? », s'emporte‑t‑il. Ce jeune a quelques raisons d’être en colère contre les politiciens. Il a quitté les bancs de l'école à l'âge de treize ans. Célibataire, il habite toujours avec ses frères et sœurs dans un petit appartement de la rue Larbi Ben M'hidi (ex‑rue d'Isly). Aujourd’hui, il n’a qu’un seul objectif : partir en Europe pour y vivre le restant de ses jours. « Il n'y a rien ici. On ne vit pas ! »

Son ami Hakim approuve. Attablé juste à côté, il s’invite à la discussion. Comme Abderraouf, il pense que voter le 10 mai ne servira à rien, convaincu que les jeux sont faits d'avance. Originaire de Djelfa, Hakim vit à Alger depuis quelques années. Il habite un dortoir situé rue Tanger. Même s'il est dans le commerce informel, ce jeune homme de 32 ans se définit, lui aussi, comme un chômeur. « Le pays est trahi. Ce sont tous des chacals », estime‑t‑il en évoquant les politiques. Abderraouf approuve. Il rappelle l’épisode des dernières intempéries qui ont touché le nord du pays. L’État s’est montré incapable de venir en aide aux populations dans les villages, rappelle‑t‑il. Mais même s’ils sont critiques à l’égard du régime, les deux chômeurs ne veulent pas d’un "printemps" algérien. « Que Dieu protège notre pays et le préserve de ce qui s'est passé en Tunisie ou en Égypte », dit Hakim.

Boubekeur et Abdelghani viennent de Bouira. Ils sont à Alger pour rendre visite à un ami commun. Ils s'installent à l'entrée du café de la rue Tanger. « On est commerçants », indique le premier après quelques secondes d'hésitation, méfiant. C'est en 1997 que cet homme de 35 ans a voté pour la dernière fois. « J'ai juré de ne plus le refaire depuis ce jour‑là ». Portant qamis et chéchia, Abelghani, comme outré par la question, enchaîne : « ce sont des gens qui ne cherchent que leurs intérêts. La pomme de terre est à 110 DA et vous me parlez d'élections ! ». À leurs yeux, personne n'incarne la promesse d'un vrai changement, la garantie d'une rupture définitive avec les pratiques du passé ou l'espoir d'un avenir meilleur. S'ils avouent leur souhait de voir Djaballah l'emporter, ils affirment qu'ils ne feront cependant rien pour le soutenir.

Au comptoir, Mohamed boit rapidement son thé avant d’aller reprendre le travail. Son constat est sans appel. « Ça ne m'intéresse pas de voter. Les gens qui se présentent n'ont qu'un seul objectif : faire des affaires », dit‑il. Et puis il est certain d’avoir des regrets si toutefois il décidait de voter. « Je ne me sens pas représenté », précise‑t‑il.

Hamid et Djamel sont fonctionnaires. « J'ai une carte d’électeur mais je ne sais pas si je vais me rendre au centre de vote le 10 mai », souligne Hamid, responsable de la gestion du personnel dans une société publique. Djamel explique : « on s'intéressera à eux quand ils viendront prendre le café, comme nous, à la rue Tanger, et faire leurs courses dans les mêmes marchés que nous ».

Chômeurs, commerçants, fonctionnaires et retraités sont unanimes. Les politiques, ils les voient à la télévision ou sur des affiches. « Ils ne passent jamais par ici », disent‑ils. Pourtant, certains partis tentent de s'implanter dans les quartiers populaires, de prodigieux viviers de voix. Mais ils éprouvent encore des difficultés à convaincre en ces lieux où l'abstention est devenue presque structurelle. Il est treize heures passées, une vieille dame passe par le quartier. Vêtue de noir et portant un couffin, elle marque une halte devant le siège du Front national algérien (FNA) et s'adresse aux personnes se trouvant à l'entrée : « Vous voulez l'APN ? Vous aurez de la m… ! ».



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