A observer, depuis plus d’un mois, la frénésie avec laquelle tous les partis politiques algériens s’affairent autour des préparatifs des élections législatives annoncées pour le 17 mai prochain, on ne peut manquer de s’interroger, à la fois :
• Sur ce que la frange d’entre eux, dite d’opposition démocratique, peut raisonnablement attendre de ce scrutin, dans les conditions toujours inchangées de la loi électorale en vigueur, la mainmise du régime sur les principaux médias financés par le contribuable et auxquels écherra le principal rôle de propagande des partis dominants du moment, la navigation à vue d’un régime aussi archaïque que voué aux gémonies qui n’entend par surcroît ne rien renier de ses abusives prérogatives ;
• Sur les hypothétiques attributions nouvelles que l’on compte affecter à la prochaine assemblée, mis à part, comme en 1997, la réouverture du débat scandaleux et indécent portant mise à jour des prébendes que les futurs représentants dits de la nation s’octroieront “légitimement” durant leur longue mandature aux frais naturellement du contribuable ;
• Sur l’aveuglement, voire l’irresponsabilité enfin des soi-disant démocrates qui engagent non seulement leurs troupes dans une campagne qu’ils ne mettront pas longtemps à dénigrer eux-mêmes, sitôt acculés au devoir de se suffire des maigres quotas qui auront été préalablement fixés à leur intention, mais cautionnent par leur simple participation aux élections un pouvoir tellement vomi à l’intérieur comme à l’extérieur du pays que ses excès, ses dérives, ses scandales et enfin l’illégalité dont ils se nourrissent ne surprennent plus personne de par le monde.
Il n’est pas exclu, bien sûr, que des responsables de ces partis n'usent demain de toute sorte de subterfuge pour tenter de justifier leur déroute, dépourvus qu’ils sont hélas de courage politique pour faire leur véritable mea-culpa. Pourquoi se reprocheraient-ils d’ailleurs semblable dérive, dont ils ne mesurent jamais assez l’impact négatif sur l’esprit commun, eux qui, enfermés résolument dans leur cocon et leur autosatisfaction, se placent toujours en donneurs de leçons ?