Les aveugles mis à contribution dans la lutte contre le crime

Les recherches axées, en matière criminelle, sur l'usage des systèmes sensoriels progressent si vite qu'on en arrive, aujourd'hui en Europe, à faire appel à l'ouie des aveugles pour décrypter des enregistrements sonores. C'est l'objet d'un article publié par International Herald Tribune repris par le Courrier international.

La police belge, en particulier, s'est même dotée d'une unité d'élite formée par des officiers aveugles.

A force d'exercer leur ouie, pour suppléer à leur handicap, ces derniers parviennent, par exemple, par l'écoute simplement du timbre, à décoder un numéro de téléphone composé à l'autre bout de la ligne. "J'ai dû entraîner mon ouie pour arriver à me situer dans l'espace. C'est une question de survie quand il s'agit de traverser la rue ou de prendre le train", explique l'un d'eux. Pour lui, les bruits de fond sont maîtrisables : "je divise les sons en divers canaux. Ce sont des détails qui peuvent faire la différence au moment d'élucider un crime", ajoute-t-il.

La contribution de ces aveugles est parfois décisive, surtout quand il s'agit de décrypter des voix mal enregistrées ou éloignées de la source d'enregistrement. La police belge en a fait l'expérience dans sa lutte contre le terrorisme, pour arrêter notamment des campagnes de recrutements de terroristes destinés à l'Irak.

Enfin, il est des cas où, par l'intonation seule de la langue qui distingue tel homme d'une région de tel autre d'une autre région, l'aveugle exercé ressent mieux qu'un voyant la différence ou les subtilités.