Faïza
Nombre de messages : 265 Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: La mode s'aligne sur la lutte contre l'effet de serre Jeu 6 Déc - 0:12 | |
| Un intéressant papier du New York Times, traduit par Le Courrier international, évoque l'effort de l'industrie de la mode à se mettre au goût du jour de la lutte contre le réchauffement climatique. Le voici, en entier : L'industrie de la mode s'adapte au réchauffement climatique
Il n'y a plus de saisons, ce qui ne fait pas l'affaire de l'industrie américaine de la confection. Pour anticiper au mieux la demande des consommateurs, plusieurs entreprises ont recruté des météorologues. Dans l'univers capricieux de la mode, où la hauteur de l'ourlet, les tissus et les couleurs varient à une vitesse vertigineuse, créateurs et détaillants ont toujours compté sur une constante : le cycle immuable des saisons. Mais les saisons sont devenues aussi inconstantes que la mode. Deux années consécutives de météo fantasque (les mois de novembre 2006 et d'octobre 2007 ont été les plus chauds jamais enregistrés à New York) ont eu des conséquences catastrophiques pour les ventes de chandails et de manteaux. C'est pourquoi l'industrie américaine de la confection, qui pèse 200 milliards de dollars et où prolifèrent des emplois aux titres ésotériques comme "a visuel" ou "assistant en tissus", en ajoute un autre, plus familier : météorologue. Liz Claiborne, propriétaire entre autres des marques Juicy Couture et Lucky Brand Jeans, approvisionne traditionnellement des grands magasins comme Dillard's en pulls et manteaux en août, en espérant que les premiers frimas persuaderont les consommateurs d'en acheter. Mais les basses températures arrivant plus tard dans l'année, cette politique ne marche plus. Cet été, la société a donc demandé à un professeur de climatologie de l'université Columbia à New York, Radley Horton, d'informer périodiquement son personnel et ses clients sur les tendances météorologiques. Avec l'aide de Horton, elle a préparé un rapport pour Dillard's, prévoyant des températures supérieures aux normales saisonnières entre août et septembre 2008. Les stylistes de Liz Claiborne privilégieront donc le jersey et le cachemire d'été, au détriment de la grosse laine et du coton épais. "Face au réchauffement climatique et aux températures imprévisibles, il nous faut créer des vêtements déconnectés des saisons", explique Anne Cashill, directrice de création de la société. De son côté, l'enseigne discount Target a mis en place une équipe de climatologie en 2004 après avoir relevé des températures anormales dans l'ensemble du pays, qui risquaient de créer des pénuries de certains articles (les tricots légers) et une surabondance pour d'autres (les manteaux épais). Les membres de l'équipe, appelés dans le jargon de la chaîne les "marchands climatologues", étudient les tendances historiques et les dernières prévisions disponibles afin de conseiller leurs collègues sur les produits à acheter et le moment de les mettre en rayon. Pour Weatherproof, fournisseur de manteaux des principaux grands magasins, prévisions et climatologues ne suffisent pas. La marque réalise l'essentiel de ses ventes en novembre et en décembre. "Cela fait quarante ans que je suis dans le métier, et on a toujours su qu'il commence à faire froid à partir de décembre, et que cela continue en janvier et en février ", soupire Fredric Stollmack, le président de la société. "Maintenant, on joue aux dés." Aussi l'entreprise tente-t-elle une expérience que le secteur surveille de près : elle a contracté une assurance qui lui garantit jusqu'à 10 millions de dollars d'indemnités [6,8 millions d'euros] si les températures quotidiennes à New York en décembre sont plus élevées que la moyenne, soit 2,8 °C. Plus le mercure grimpera ce mois-ci, plus Weatherproof sera indemnisé. L'entreprise a souscrit sa police auprès de Storm Exchange, qui vend ce genre de contrat aux compagnies pétrolières et aux distributeurs d'électricité. La couverture climatique, pour laquelle Weatherproof paie une prime importante, est "quelque chose que nous espérons n'avoir jamais à faire jouer, exactement comme une assurance auto, remarque Fredric Stollmack. Mais quand on en a besoin, cela existe." Michael Barbaro - The New York Times | |
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