Le lancer de chaussures contre des hommes politiques devient-il une mode ?

Après la paire de chaussures lancées, en décembre dernier, contre Bush, à Bagdad, une nouvelle chaussure a visé récemment, sans l'atteindre, le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, qui faisait un discours à des étudiants de Cambridge.

Aujourd'hui, c'est l'ambassadeur israélien à Stockolm (Suède), invité à s'exprimer, devant les étudiants de l'université, sur les élections prochaines dans son pays, qui a été la cible d'une autre chaussure mais aussi d'autres objets, rapporte l'AFP. L'un des objets aurait toutefois touché le représentant israélien. Un homme de 35 ans et une femme de 25 ont été arrêtés à cette occasion par la police, pour agression et trouble à l'ordre public.

C'est à croire que la chaussure est, chez l'homme, porteuse d'un message qui reste à décoder. Khrouchtchev, l'ancien président soviétique, n'avait-il pas, lui aussi, utilisé sa chaussure, en pleine assemblée générale de l'ONU, fin des années cinquante, pour cogner violemment sur son pupitre afin de mieux faire entendre ses protestations contre la violation de l'espace aérien russe par un petit avion espion, U2, américain ?

C'est demain, mardi, que le journaliste irakien, Mountazer al-Zaïdi, qui avait lancé ses chaussures contre Bush en décembre dernier, lors d'une conférence de presse, sera libéré de prison.

Condamné pourtant à trois ans d'incarcération, Mountazar a bénéficié d'une remise de peine en raison de sa bonne conduite.

"Voilà ton baiser d'adieu, espèce de chien !", s'était écrié, en arabe, le journaliste, à l'adresse du président américain, Georges W. Bush. Ce dernier avait dû esquiver les projectiles. "C'est pour les veuves, les orphelins et ceux qui ont été tués en Irak", avait-il ajouté, avant d'être lui-même assailli et terrassé par un groupe de policiers accouru à la rescousse.

Son acte l'a rendu célèbre, particulièrement en Irak, et même dans le monde, où le type de chaussures utilisé, de fabrication turque, a lui aussi gagné en célébrité, faisant la fortune du fabricant.