Le journal Le Soleil du Sénégal a publié récemment un intéressant article, sous la signature de Idrissa Sane, consacré à certaines expressions très usitées dans la presse qui discréditent souvent le travail des journalistes.
Ainsi, les "sources concordantes ou dignes de foi" signifieraient "un refuge pour certains qui versent dans la désinformation" ou seraient fondées à appuyer la véracité de l'information.
De même : "Sources concordantes" ou "Sources dignes de foi" ou encore "Sources proches" sont-elles considérées comme de simples "refuges aux journalistes". Le journal précise là que " L'usage courant de ces groupes de mots ne traduit pas toute cette volonté des hommes de médias de se conformer à un des principes du métier : ne jamais révéler sa cource, quitte à aller en prison comme la journaliste américaine de New York Times, Judith Miller."
Mais là où l'auteur de l'article suscite la curiosité, c'est quand il écrit : " La prédominance de ces mots montre parfois que le journaliste n'est pas sûr et qu'il ne veut pas s'exposer... Ces sources, dont parlent les journalistes, sont des sources tirées par les cheveux. Parfois, certains écrivent un article sans source. Pour donner du crédit à ce qu'ils disent ou écrivent, ils emploient des "sources concordantes", des "sources dignes de foi "".
Pour le directeur de publication, ces indications sont en fait "le fruit des imaginations" des journalistes.
D'autres enfin, ajoute l'article, considèrent qu'" on les emploie pour avoir des informations. On plaide le faux pour avoir le vrai. On pousse la personne incriminée dans l'article à réagir ".
Toutefois, il semble que la presse sénégalaise ne réagisse pas unanimement sur ces questions. Pour certains journalistes "sources concordantes" serait "révélateur des informations que le journaliste divulgue" et l'emploi de telles expressions, enseignées même à l'école, devrait être toléré. Ainsi, le directeur de publication du Nouvel horizon estime que "le journaliste n'est pas un policier" et donc qu'"il ne faut pas utiliser des méthodes policières pour avoir la bonne information."
On peut donc en conclure que les journalistes arguent le plus souvent de ces expressions singulières pour ne pas se donner surtout la peine d'aller vérifier par eux-mêmes l'information et de la recouper. Ce n'est pas sans raison que les journalistes du Canard enchaîné, qui ont à charge de recouper trois fois l'information avant de la publier, ont cette réputation d'être les plus crédibles de leur profession.