El-Watan fait état, dans sa livraison d’aujourd’hui, d’une rencontre entre ses journalistes et des confrères du Maroc et de Mauritanie, sous les auspices de l’Association mondiale des journaux qui a initié un programme d’aide à la presse notamment maghrébine.
A travers ce programme qui, dans une première phase, s’articule autour du rôle attendu de la presse indépendante pour s’imposer sur le marché, sa codirectrice, Virginie Jouan, a tenu à souligner l’importance de la qualité technique et graphique qui doit sous-tendre les efforts des journaux pour obtenir « un habillage attrayant, concurrentiel et beaucoup plus visuel ». Tirant exemple du journal El-Watan, qui s’est beaucoup amélioré sur ce plan, elle estime que la presse maghrébine et arabe devrait s’en inspirer pour élargir son impact sur la société.
Dans une seconde phase, Virginie Jouan se propose, sous l’aile de l’AMJ, d’ouvrir le chantier de la liberté de la presse en direction de l’Afrique, au nord comme au sud saharien. Elle compte, pour y parvenir, solliciter l’aide des organisations africaines et internationales versées dans la lutte pour la défense de la liberté d’expression, tout en s’appuyant sur l’appel fait en juin 2007 par le conseil d’administration de l’AMJ, en direction des dirigeants africains, à l’effet de se prononcer en faveur de la liberté de la presse et de dépénaliser les délits de presse. Pour elle : « La presse nord-africaine et subsaharienne est paralysée par un arsenal de mesures répressives, allant de l’emprisonnement et de la persécution des journalistes au fléau généralisé que sont les lois sur la diffamation et l’injure publiques ».
Elle considère encore qu’il faut lever le verrou de la publicité, qu’emploient les gouvernants d’Algérie, du Maroc ou d’Egypte pour sanctionner « les lignes éditoriales jugées trop critiques. »
L’Afrique, estime-t-elle, enfin, « a instamment besoin d’une presse forte, libre et indépendante qui puisse contrôler les institutions publiques, un rôle essentiel qu’on l’empêche de jouer et sanctionne en recourant en particulier aux lois sur la diffamation et l’injure. ».