Un cyclone ravage le Bengladesh

Le cyclone Sidr, qui a déferlé rageusement sur l'est de l'Inde avant de balayer hier les côtes sud du Bengladesh, a causé la mort d'au moins 550 personnes, détruit des milliers d'habitations et jeté hors de chez elles des centaines de milliers d'autres, indique une dépêche AFP.

A une vitesse atteignant parfois les 240 km/h, les vents ont brisé les arbres et mis à rude épreuve, dans ce malheureux pays des plus pauvres de la planète, les nombreuses maisons de fortune construites en pisé, en bambou ou en paille.

Le Bengladesh, avec ses 144 millions d'habitants dont près de la moitié vivent avec moins d'un dollar par jour, a déjà été rudement éprouvé, en 1970, par un ouragan, cause d'un demi-million de morts, et, en 1991, par un violent raz-de-marée ayant fait 138 000 autres victimes.

Fort heureusement, cette fois, 250 000 personnes avaient été déjà évacuées vers des abris construits sur la côte ; une heureuse initiative sans laquelle le nombre des 550 victimes paraîtrait aujourd'hui insignifiant.

Maintenant, les vents ont laissé place à des pluies torrentielles atteignant même la capitale, et tout indique, fort heureusement, que le calme revient progressivement.

Le bilan s'est alourdi notablement, par suite des pluies torrentielles. On a recensé jeudi soir quelques 1723 morts et l'on craint que le chiffre définitif ne soit beaucoup plus important, déclare-t-on.

C'est la pire tempête qui ait secoué le pays, depuis 1970, estime-t-on, là-bas. Nombre de victimes ont succombé, en effet, sous la chute des arbres qui ont défoncé les toitures de leurs maisons.

Les blessés sont, semble-t-il, très nombreux aussi. La marine a même dépêché cinq navires chargés de vivres et de médicaments, dans les zones atteintes.

L'U.E. vient de débloquer 1,5 million d'euros d'aide et les USA ont proposé leur assistance.

L'Inde est également touchée à l'est, mais seul un homme en est mort en sus d'un millier de huttes détruites.

Il faut rappeler, enfin, que les cyclones sont fréquents en cette période de l'année dans la région.

Le chiffre des morts recensés a plus que doublé en un peu plus de quarante-huit heures. On l'estime, aujourd'hui, autour de 3500 morts, mais la Croix-rouge croit plus juste de le situer dans la fourchette de 5 000 à 10 000. Il reste, en effet " beaucoup de villages isolés, notamment sur les îles, qui n'ont pas été inspectés " par les secouristes, dit-on dans le milieu des organisations de secours. De plus, il s'agit de 200 îles qui ont été dévastées par des vents soufflants à 240 km/h.

La récolte de riz est ruinée par l'eau salée déversée de l'océan Indien. Les puits sont détruits, ainsi que le bétail. Des cadavres de bovins jalonnent les champs inondés à perte de vue.

Les secours mettent malheureusement beaucoup de temps avant de parvenir entre les mains des bénéficiaires : 900 000 familles, soit sept millions de personnes les attendent, dans le plus grand dénuement le plus souvent. Des dizaines de milliers de maisons ont été détruites, jetant leurs occupants dehors, sans nourriture, sans eau et surtout sans médicaments.

Des hélicoptères, certes, sillonnent les régions détruites, mais ils ne peuvent pourvoir aux besoins immenses des populations nombreuses qui attendent les secours.

La communauté internationale se mobilise de son côté. D'Arabie, une aide de 100 millions de dollars est annoncée. De l'U.E., 6,5 millions d'euros sont débloqués. Londres envoie 2,5 millions de livres (soit 3,75 millions d'euros). L'Italie offre 5000 tonnes de produits alimentaires. La Tchéquie annonce 56 000 euros.