Le journal « Le Soir d’Algérie » d’hier revient sur les ravages causés par la résurgence préoccupante de la tuberculose dans le pays. Il cite le chiffre de 20 000 cas nouveaux enregistrés régulièrement chaque année, en dépit d’un programme de lutte toujours réactualisé pourtant mais apparemment sans grande efficacité.
Le plus grave, souligne le journal, est qu’ « on assiste, ces dernières années, à une nette progression du nombre de cas de tuberculose extra-pulmonaire, de 25.6 % en 1982, on est passé à 47 % en 2006 ». Ainsi, sur les 20090 cas relevés en 2006, 9584, soit près de la moitié, sont de type extra-pulmonaire.
La maladie frappe particulièrement dans le Tell, où 67,3 % des cas ont été relevés, avec une prévalence de 69.6 cas pour 100 000 habitants. Et sur les 22 wilayas (départements) inscrites dans cette région, 15 accusent un taux de contamination supérieur à la moyenne nationale. Les wilayas d’Oran, de Saïda, de Tiaret, de Mostaganem, d’Aïn-Temouchent, de Relizane et de de Mascara, à l’Ouest, sont notoirement les plus atteintes, aux côtés des wilayas de Blida, au centre, et de Sétif, Constantine et Annaba, à l’est. C’est au sud que la maladie semble plutôt rare.
Par tranches d’âge, ajoute le quotidien algérois, « la répartition des cas montre une grande disparité entre les enfants et les adultes. En effet, très peu de cas sont observés chez les enfants, notamment les tout petits ». Autrement dit, la maladie sévit plus fréquemment parmi les personnes adultes, pour des raisons que le journal n’indique pas, hélas.
La tuberculose restant, en tout cas, une des maladies caractéristiques du tiers-monde, il est permis de supposer qu’elle résulte de la malnutrition, de l’insalubrité et des mauvaises conditions de l’hygiène, de l’excès peut-être aussi de l’alcool, etc.
Jointe à d’autres maladies endémiques qui progressent dangereusement en Algérie, la tuberculose interpelle les pouvoirs publics, le monde politique, les associations et enfin toutes les volontés à l’effet de tout mettre en œuvre pour tenter sinon de juguler le fléau, du moins d’arrêter sa progression. Il y va d’une espèce de solidarité nationale incontournable.