La surveillance des élections, un problème récurrent

Le ministre de l'Intérieur confirme donc la suppression des commissions en charge de la surveillance des élections.

Pour lui, il s'agit, ici, de mettre un terme à cette espèce de "chantage financier", utilisé par les partis politiques pour renflouer leurs caisses.

Or, même si le travail de ces commissions a été souvent décrié, notamment par l'opposition, c'est en tout cas par elles que les divers partis entrés dans la course électorale obtenaient l'essentiel du suivi comme des résultats électoraux avant et après leur proclamation finale.

Maintenant, non seulement se pose le problème de ce suivi, grâce auquel des fraudes peuvent être mises au jour, d'autres irrégularités dénoncées, mais aussi celui du financement des campagnes électorales que nombre de petits partis politiques ne sauraient entreprendre en raison de la faiblesse de leurs moyens, du nombre très restreint de leurs militants, de leur représentation faible ou inexistante dans les différentes assemblées (APC, APW et APC). C'est seulement dans ce dernier cas que des subventions sont accordées aux partis représentés. Sinon, les militants sont appelés chaque fois à mettre la main à la poche pour collecter les fonds nécessaires.

La question préoccupe les états-majors des partis politiques d'autant plus que rien n'est prévu pour suppléer à cette disparition, d'un côté ; et que, de l'autre, chacun sait que les Algériens ont parfaitement appris la leçon de Naegellen à propos des bourrages d'urnes et du trafic des résultats.

Sachant enfin l'échec retentissant subi en mai dernier, à l'occasion des législatives, il n'est pas exclu que le ministre de l'Intérieur, pour ne pas perdre la face une seconde fois, ait recouru à cette dernière trouvaille pour disposer des coudées franches au prochain scrutin et maquiller plus aisément les résultats à sa guise.