20Minutes.fr - 20.02.2012
par Lucie Romano, envoyée spéciale à Athènes
REPORTAGE - La dette du pays a été en partie causée par la fraude fiscale...
Il y a quelques jours, George Papandréou, l'ex-Premier ministre grec, s'est excusé de la gabegie des élus. La scène a été très peu rapportée par les médias et pourtant elle est historique. En Grèce, la population a un fort ressentiment envers des élites qui ont massivement pioché dans les caisses ces dernières décennies. « Qu'ils s'en aillent tous! Ils ne sont bons qu'à se faire construire des piscines! », s'énerve Apostolos, un retraité.
Mais la corruption n'est pas le seul fait des politiques. Elle est aussi pratiquée par tout un chacun, surtout les autres. « Tu soulèves une pierre, il y a de la corruption en dessous! s'exclame Angelica, employée dans un musée d'Athènes. Quand une nouvelle route est construite, un intermédiaire s'interpose et empoche une grosse commission. Du coup, la route est faite avec des matériaux de moindre qualité et cela cause des accidents. »
La santé touchée aussi
Trois jeunes femmes dégustent un capuccino dans le très chic Café d'Athènes. Elles sont juges. Elles entendent parler d'histoires de bakchich tous les jours. « Le pire, dit l'une, ce sont les fonctionnaires qui émettent des documents officiels, ou les collecteurs de taxes. Ils accélèrent ou ralentissent les dossiers au gré des dessous-de-table. »
Le secteur de la santé est aussi très touché par les pots-de-vin. « Des médecins dans des hôpitaux magouillent. Les gens commencent à se lasser de ce système », constate Sophia, une pharmacienne. Costas Bakouris, président pour la Grèce de l'ONG Transparency International, a une raison d'espérer: « La corruption n'a pas baissé, mais les gens se disent qu'ils ont peut-être fait des erreurs par le passé et qu'il faudrait désormais procéder autrement, avec un système plus organisé ».
(http://www.20minutes.fr/monde/882927-grece-corruption-sevit-tous-etages)