Avec une étrange similitude, les pays de l'Est anciennement sous la coupe de Moscou, au plan de la corruption, se comportent exactement comme les pays ayant fraîchement recouvré leur indépendance. Si les dirigeants de ces derniers ont à leur décharge de n'avoir jamais eu à détenir, par le passé, les rênes de leur pays et donc de goûter à l'argent interdit, les autres, en revanche, du moins sous le régime communiste, savaient de quoi il en retournait. Et la corruption, quand bien même existait-elle alors, ne rongeait qu'une frange très limitée de l'encadrement.
Aujourd'hui, sous toutes les latitudes, hélas, le personnel politique, dans toutes ces contrées, semble profondément atteint par ce mal incurable. La course effrénée vers l'argent associe les Africains en général exactement comme les Européens dits de l'Est. Tout le monde rêve à ses châteaux, à ses terrains paradisiaques et surtout à ses comptes en banque abondamment fournis. Et le sort du peuple reste naturellement le dernier souci pour ces politicards véreux.
Aussi, en Roumanie, observe-t-on, un an après les mises en garde de l'U.E., que rien n'a progressé dans le domaine de la lutte contre la corruption. Les choses sont toujours restées en l'état. Plus gravement encore, les procès que l'on devait engager contre tel ancien Premier ministre ou tel autre responsable de haut niveau se sont perdus dans les méandres de la bureaucratie, quand ils n'ont pas trouvé des représentants du peuple carrément dressés contre leur tenue ou votant de nouvelles lois antinomiques. Il faut dire qu'ils sont au moins une centaine à être rangés au nombre des délinquants potentiels que la loi est censée poursuivre et sanctionner.