Le journal Liberté nous apprend aujourd’hui qu’au moins trois affaires de détournements de fonds scandalisent le milieu des postiers algérois.
D’ordinaire, les vols commis ainsi par nombre de malfrats s’évaluent à quelques dizaines, voire quelques centaines de millions de centimes. Aux P.T.T., comme on l’a vu ailleurs dans d’autres secteurs publics, les chiffres donnent le tournis : on y parle de milliards…
Aussi, la première réflexion qui vient à l’esprit est : à quoi servent ces multitudes de contrôleurs et d’inspecteurs de tous grades qui foisonnent dans l’administration postale, s’ils restent incapables de détecter à temps des trous aussi énormes dans les comptes qu’ils ont la charge de surveiller ? Que représentent, au juste, les divers bilans comptables établis journellement à tous les niveaux pour corroborer les états comptables avec les états physiques des comptes, des caisses, etc. ? Il est fort à craindre que tout cela ne soit en vérité que du simple pipi de chat…
Le constat accablant de ces énormes dilapidations mettant toujours en cause les fonctionnaires et autres agents détenant un certain niveau de responsabilité, et non des employés subalternes, est-il besoin de déplorer, une fois de plus, d’un côté, l’inexistence de procédures adéquates pour éliminer sinon atténuer toute forme de tentation au détournement à l’échelle des postes de responsabilité et, de l’autre, la clémence criante des tribunaux, chaque fois qu’ils ont eu à traiter des affaires de ce genre.
Autant, en effet, les responsables à tous les niveaux s’interdisaient-ils, jadis, de toucher au bien public que la loi protégeait fortement, autant, aujourd’hui, font-ils preuve d’une grande légèreté à manier les mêmes deniers publics, assurés qu’ils sont, dans le pire des cas, de n’être à jamais tenus de rembourser l’argent volé.
A ce train-là, à n'en pas douter, rien n’arrêtera ce genre de crime.