Le Point.fr - 18/02/2012
À New York, les cours du brut ont atteint, vendredi, leur plus haut niveau en neuf mois.
Les cours du pétrole ont fini vendredi à New York à leur plus haut niveau depuis neuf mois, portés par le regain d'optimisme des investisseurs alors que des avancées vers un accord en Grèce semblaient acquises. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars a progressé de 93 cents par rapport à jeudi, à 103,24 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Il s'agit du plus haut niveau depuis le 4 mai. À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a terminé à 119,58 dollars, cédant 53 cents par rapport à la clôture de jeudi. Il est monté vers 9 heures jusqu'à 120,70 dollars, son plus haut niveau depuis le 14 juin, avant d'effacer ses gains.
"Le moral (du marché) a été soutenu par la Grèce. Pendant toute la séance, nous avons suivi les développements (dans ce pays) et les avancées vers un accord", a commenté Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric). À l'origine de l'optimisme des investisseurs, la confirmation que la Banque centrale européenne est en train d'échanger ses obligations grecques contre de nouvelles, auprès du gouvernement grec, afin de se prémunir contre des pertes. En outre, la réunion lundi des ministres de Finances de la zone euro devrait enfin permettre de débloquer un second plan d'aide crucial à la Grèce. Le chef du gouvernement italien Mario Monti, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre grec Lucas Papademos se sont ainsi dits confiants dans la possibilité de parvenir à un accord.
Frein
Ces informations "ont aidé le pétrole à décoller, alors que les cours étaient déjà élevés pour des raisons géopolitiques", a remarqué Phil Flynn, de PFG Best Research. En premier lieu, il a cité "évidemment" le bras de fer entre l'Occident et l'Iran, mais aussi "une grève au Yémen et la violence en Syrie qui se répand hors de ses frontières, sans mentionner l'explosion d'un oléoduc" à Homs, ville rebelle du centre du pays. "Si on commence à avoir des informations positives sur l'Iran (c'est-à-dire en faveur d'une détente), la tension va se réduire et l'attention va se porter à nouveau sur la demande dans les pays européens et ici aux États-Unis" ce qui devrait faire reculer les cours, a dit Matt Smith. Sur le front américain, "les chiffres sur les inscriptions au chômage hier soutiennent également les cours", a remarqué John Kilduff, d'Again Capital.
Les nouvelles inscriptions au chômage ont atteint la semaine dernière leur niveau le plus bas depuis mars 2008, témoignant de la reprise économique du premier pays consommateur de brut. En outre, la hausse de l'inflation aux États-Unis conduisait le marché à tabler sur une hausse des cours, les prix à la consommation ayant connu en janvier leur hausse la plus forte en quatre mois. Toutefois, a noté John Kilduff, le WTI "est arrivé à un stade de résistance technique", ce qui devrait désormais freiner sa hausse.
(http://www.lepoint.fr/economie/le-prix-du-petrole-flambe-18-02-2012-1432699_28.php)