Loin d'être close, apparemment, l'affaire des 8 moines lâchement exécutés en 1996 à Tibehirine, du côté de Médéa, est désormais relancée par la décision prise à Paris de dépêcher à Alger une commission rogatoire à l'effet d'autopsier les crânes des victimes, dont le reste des corps n'a jamais été retrouvé.
Par-delà une initiative aussi surprenante, se posent quelques questions, comme : pourquoi a-t-on attendu si longtemps pour rouvrir ce pénible dossier, à quelques mois seulement à la fois des élections présidentielles en France et de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance en l'Algérie ? Que cherche-t-on à prouver qui vienne à l'aide du candidat Sarkozy en perte de vitesse dans les sondages aujourd'hui ? Que veut-on imposer au régime dictatorial d'Alger pour l'obliger à composer avec Paris dans le sens des intérêts de ce dernier?
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L'express.fr - 27.01.2012
Tibéhirine: Marc Trévidic veut exhumer les crânes des moines
Le juge Marc Trévidic veut se rendre en Algérie pour exhumer et autopsier les cranes des moines de Tibéhirine, selon des informations de Marianne confirmées par l'AFP.
Le juge a adressé une commission rogatoire internationale à l'Algérie. Il entend se rendre dans le pays pour pratiquer une autopsie sur les crânes des sept moines mystérieusement assassinés en 1996.
Le juge Marc Trévidic veut se rendre en Algérie pour exhumer et autopsier les crânes des sept moines de Tibéhirine tués en 1996, leurs corps n'ayant jamais été retrouvés, selon une information de Marianne à paraître samedi et confirmée à l'AFP par une source proche du dossier.
Le juge Trévidic a adressé une commission rogatoire internationale à l'Algérie, rédigée le 16 décembre, précisant sa demande d'autopsie et la vingtaine de témoins qu'il souhaite entendre sur place, précise l'hebdomadaire.
Il entend se rendre à Tibéhirine, exhumer les têtes, pratiquer une expertise ADN pour identifier les victimes, puis réaliser l'autopsie avec deux médecins légistes, un expert en empreintes génétiques et un photographe de l'identité judiciaire, avant de remettre les cercueils en terre, ajoute-t-il.
Thèse islamiste ou bavure de l'armée algérienne?
Le juge Trévidic a réuni en octobre les familles des victimes pour leur exposer sa démarche et obtenir leur assentiment.
Les sept moines de l'Ordre de Citeaux de la stricte observance avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé situé près de Medea. Le Groupe islamique armé (GIA) de Djamel Zitouni avait revendiqué l'enlèvement et l'assassinat des moines.
Leurs têtes avaient été retrouvées le 30 mai au bord d'une route de montagne mais leurs corps ne l'ont jamais été. Une autopsie de ces têtes pourrait permettre au juge de recueillir des indices sur les conditions de leur mort.
Après avoir suivi la thèse islamiste, l'enquête judiciaire s'est réorientée depuis 2009 et le témoignage d'un ancien attaché de défense à Alger vers une bavure de l'armée algérienne.
(http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/tibehirine-marc-trevidic-veut-exhumer-les-cranes-des-moines_1075996.html#xtor=AL-447)