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| Une nouvelle polémique s'ouvre entre Paris et Alger à propos des moines de Tibhirine | |
| | Auteur | Message |
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M'hand
Nombre de messages : 434 Date d'inscription : 10/05/2007
| Sujet: Une nouvelle polémique s'ouvre entre Paris et Alger à propos des moines de Tibhirine Lun 6 Juil - 18:42 | |
| L'assassinat, en 1996, de 7 moines français à Tibhirine, du côté de Médéa, donne lieu, depuis ce matin, à une nouvelle polémique au centre de laquelle Alger est pointé directement du doigt.
Le général François Buchwalter, des services spéciaux, attaché à l'époque à l'ambassade de France à Alger, a révélé, en effet, devant le juge Marc Trévidic chargé du dossier, comment, par une espèce de bavure déplorable, les moines ont été tués par des militaires de l'ANP. Cette bavure, il l'avait apprise de la bouche de l'une de ses relations algérienne, un ancien officier de l'ANP, dont le frère était responsable d'une escadrille d'hélicoptères. C'est à l'occasion d'une patrouille d'hélicoptères effectuée sur une zone dépeuplée qu'un campement des terroristes a été repéré dans le maquis, puis mitraillé à partir de ces appareils. Cette version, déjà connue, se trouve désormais créditée du poids considérable que lui ajoute sa corroboration par un officier général.
Une fois posés sur le sol, les mitrailleurs se sont alors rendu compte de leur méprise : ils avaient canardé les moines eux-mêmes, que l'on disait enlevés depuis deux mois par les barbares islamistes.
C'est surtout le maquillage de cette tuerie qui a grandement affecté depuis lors les autorités françaises, auxquelles l'on a livré que les têtes seulement des malheureux. Les Algériens ayant alors avancé que les terroristes avaient décapité les moines captifs assuraient qu'ils n'étaient pas entrés en possession du reste des corps.
Le scandale, aujourd'hui porté sur la place publique par le général Buchwalter, qui entend libérer sa conscience à présent que mis à la retraite il se trouve déchargé du devoir de garder le silence, risque d'affecter gravement les relations franco-algériennes. Ces dernières, particulièrement malmenées tout au long de ces derniers mois, vont sans nul doute se traduire par un rafraîchissement d'autant plus grand que l'Algérie se prépare à passer définitivement l'éponge sur les événements particulièrement tragiques de la décennie 90. Autrement dit, il ne sera plus question de rouvrir les dossiers des bavures de ce genre, où les responsables militaires sont eux-mêmes incriminés.
L'exploitation de cette affaire, du côté français, à la fois par les médias et la justice, donnera, bien sûr, bien du grain à moudre aux autorités elles-mêmes que l'on accuse d'avoir elles aussi travesti la vérité. | |
| | | Hérisson
Nombre de messages : 249 Date d'inscription : 07/04/2007
| Sujet: Re: Une nouvelle polémique s'ouvre entre Paris et Alger à propos des moines de Tibhirine Mar 7 Juil - 20:25 | |
| Selon TSA, les autorités algériennes ne sont pas prêtes de donner une quelconque suite aux accusations non vérifiables d'un général français, à propos de l'assassinat des moines de Tibhirine. « Le gouvernement algérien ne va pas réagir. Il n'est pas concerné par les turpitudes d'un général à la retraite qui, en plus, dit avoir obtenu ses informations d'un militaire algérien, donc d'un félon », affirme un haut responsable cité par TSA.
Pour ce dernier, les moines n'avaient pas voulu prendre au sérieux la menace qui pesait sur eux. Il commente les faits comme suit : « On avait conseillé aux moines de quitter les lieux avant ce kidnapping. Mais ils ont préféré rester sur place. Ce qui s'est produit est simple : d'anciens chefs du GIA dans cette zone connaissaient bien les moines. Ils ne les menaçaient pas. Mais ces chefs ont été tués et leurs remplaçants ignoraient la relation que leurs prédécesseurs entretenaient avec les moines. Ils les ont donc kidnappés, puis tués ».
Même si, en vérité, Sarkozy s'est déclaré ce matin disposé à faire lever le secret-défense sur cette affaire, il ne peut strictement rien en ressortir de plus que les deux gouvernements ne sachent déjà. Et la réouverture éventuelle de l'enquête ne pourrait déboucher sur rien qui puisse être vérifié et corroboré par les acteurs, aujourd'hui disparus, semble-t-il, de cette tragédie regrettable. | |
| | | Amar
Nombre de messages : 256 Date d'inscription : 27/05/2007
| Sujet: Re: Une nouvelle polémique s'ouvre entre Paris et Alger à propos des moines de Tibhirine Jeu 9 Juil - 23:04 | |
| D'après les déclarations faites au journal arabophone El-Khabar, Abdelhak Layada, ancien chef des GIA, aujourd'hui repenti et libre de ses mouvements malgré la condamnation à mort prononcée contre lui, les moines ont été exécutés par ses anciens compagnons, les barbares du GIA.
A l'époque, a-t-il précisé, les GIA se trouvaient sous la férule de Djamel Zitouni, son successeur, qui avait nourri le projet de négocier sa propre libération contre celle des moines enlevés.
Les services français ayant alors traité directement avec les GIA, en court-court-circuitant les autorités algériennes, avaient trop longtemps atermoyé au point de pousser les ravisseurs à aller jusqu'au terme de leur menace.
Selon lui, les Français avaient saisi aussi l'occasion de leur liaison avec les GIA pour tenter de les "espionner".
Enfin, pour justifier l'enlèvement de ces malheureux moines, Layada indique que l'organisation criminelle qu'il dirigeait aurait surpris ces derniers en train de faire du "prosélytisme" dans la région. L'idée de les échanger contre la libération de Layada lui-même et de quelques-uns de ses camarades, alors prisonniers, serait venue par la suite.
On remarquera, enfin, que ces soi-disant "révélations" de Layada ne valent pas plus que du pipi de chat. L'intéressé étant, depuis l'époque, prisonnier dans les geôles de la police ou de l'armée, jusqu'à son élargissement de ces dernières années, son témoignage reste donc sans valeur et lui a peut-être même été suggéré. | |
| | | Merzak
Nombre de messages : 243 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Une nouvelle polémique s'ouvre entre Paris et Alger à propos des moines de Tibhirine Mar 14 Juil - 18:34 | |
| Dans un papier bien documenté, s'appuyant particulièrement sur le côté militaire et technique, fort bien écrit par ailleurs, un colonel en retraire de l'ANP a répondu au général Buchwalter, l'homme, pourrait-on dire, "par qui le scandale des moines est arrivé". Son propos assez développé, recueilli par le journal Liberté, a été inséré dans la livraison d'aujourd'hui, en page 3 (voir ci-dessous).
Examinant par le menu l'approche tactique et stratégique de l'affaire telle que relatée par le général français, l'officier supérieur algérien est parvenu à démonter l'une après l'autre les allégations fallacieuses et apparemment bien orientées de ce dernier. Le plus saillant de sa critique se réfère à l'utilisation éhontée de déclarations verbales non prouvées ni étayées d'un officier félon de l'ANP rapportant lui-même des propos tenus par son propre frère se disant chef d'escadrille d'hélicoptères à Blida et auteur de la méprise qui aurait soi-disant coûté la vie aux 7 religieux. Cet on-dit assimilable à un cancan de concierge, qui constitue la matrice essentielle d'accusations portées par un officier général, jette de toute évidence un discrédit certain sur les qualités professionnelles et morales de ce dernier. Exploité encore à d'autres fins par les services auxquels il aurait été adressé, un tel commérage, qui ne peut manquer d'influer négativement sur les relations bilatérales entre l'Algérie et la France, doit être tout simplement flétri et condamné, observe le colonel.
D'ailleurs, dans le même ordre d'idées, l'ambassadeur français en exercice à Alger, a bien, de son côté, dans une interview publiée hier par le journal oranais Le Quotidien, attribué au général la responsabilité personnelle et entière de ses propres insinuations auprès du juge d'instruction qui l'a entendu.
***************************************************************** Analyse d’un expert militaire sur l’affaire des moines de Tibhirine Un colonel de l’ANP répond au général Buchwalter
Je m’insurge contre les allégations de ce François Buchwalter, général français à la retraite, qui tente, par ouï-dire fantaisiste et après 13 années de silence durant lesquelles plusieurs autres versions aussi saugrenues que la sienne ont été avancées par ses pairs pour porter atteinte à nos services de sécurité et à nos forces armées, de semer le doute à nouveau sur ce qui était advenu des moines trappistes du monastère de Tibhirine, dans les maquis de Médéa, un certain mois de mars 1996.
Je m’insurge d’abord pour la mémoire de ces religieux qui méritent un peu plus de dignité et de respect de la part de leurs ressortissants qui font de leur mort un fonds de commerce indécent.
Je m’insurge contre cette forme d’ingratitude envers les forces armées algériennes qui, à l’époque, n’avaient cessé de remuer ciel et terre, dans une traque farouche et sans relâche, à la recherche des ravisseurs de ces religieux, quand l’ambassade française maintenait son mutisme quant aux tractations engagées avec le chef des GIA.
Je m’insurge contre ce général qui accepte et rapporte une telle version des faits émanant (selon ses dires) d’un félon qui détiendrait lui-même ces indiscrétions de la part de son frère supposé être chef d’escadrille d’hélicoptères.
Pour ce général, j’expliquerai, dans ce qui va suivre et par un petit rappel de tactique militaire des plus élémentaires, que son niveau de compétence opérationnelle s’est, à analyser ses bavardages, avéré nul.
Je m’insurge enfin contre le fait que de telles allégations soient prises en compte par les hautes instances françaises (malgré leur rétractation finale), leur donnant ainsi une consistance à même de semer un sérieux doute dans l’opinion nationale française et internationale.
Mais, revisitons ce supposé événement gardé secret et procédons par un raisonnement par l’absurde
À l’époque, le couvre-feu était de rigueur et toute personne interceptée au-delà de l’horaire fixé était considérée, de par la loi, suspecte et sujette à toute méprise de la part des forces de sécurité. On peut donc légitimer en toute légalité les conséquences d’un bivouac, repéré au crépuscule et en plein milieu de maquis.
L’Armée algérienne n’a pas exporté de guerre hors des frontières nationales.
Elle mène un combat imposé sur son propre territoire et ce faisant, elle n’assume que son devoir constitutionnel et ne saurait être montrée d’un quelconque doigt accusateur.
Général ! Pourquoi avoir attendu 13 années pour remettre sur le tapis cette histoire, alors que vous étiez au su des pourparlers menés au niveau de votre ambassade à Alger avec ce fameux “Abdullah” pour la libération des 7 moines ? Que faites-vous du témoignage des deux autres moines rescapés du monastère ayant assisté à l’enlèvement de leurs frères ? Que faites-vous de l’enregistrement audio transmis à votre ambassade ?
Que faites-vous des communiqués du GIA de l’époque ? Cette attente de 13 ans pour “soulager votre conscience”, au-delà de la prescription légale des faits, constitue-t-elle l’attente nécessaire pour être sûr des départs en retraite des différents acteurs de l’époque pour parler en toute quiétude ? Même si les hommes s’en vont, les archives restent.
Ce classement “secret-défense” que vous dites apposé à votre rapport adressé à l’époque à votre hiérarchie me surprend. En tant qu’ancien élève de votre collège interarmées de défense, j’ai cru y avoir appris que ce niveau de classification concernait exclusivement les documents, plans et supports écrits, filmés ou enregistrés, dont la divulgation pouvait porter préjudice à la défense d’une nation, dans sa compréhension la plus large. En quoi, donc, cette supposée “bavure” de l’Armée algérienne pouvait avoir une quelconque incidence sur la défense française ? À imaginer la teneur de votre document, je l’aurais classé, au plus, “confidentiel”.
En vérité, je pense plutôt que votre rapport a tout simplement été classé sans suite, car dénué de logique militaire et de preuve concrète pouvant étayer vos dires. S’il en est, ce fut une sage décision.
Revisitons maintenant les faits dans leur réalité
Ces moines ont disparu entre le 26 et le 27 mars 1996 et leurs têtes ont été retrouvées vers la fin du mois de mai 1996, reposant sur un lit de satin blanc : s’ils avaient été, à leur disparition, la cible d’un hélicoptère, ces têtes seraient déjà en décomposition avancée et les traces d’égorgement post-mortem seraient identifiées, à l’autopsie, par le légiste.
À moins que vous ne vouliez faire comprendre que les sciences forensiques en Algérie constituent un domaine ignoré. Maintenant, voyons les faits : voilà donc des moines trappistes qui bivouaquent jusqu’au crépuscule en toute quiétude en milieu hostile, dans les maquis d’une chaîne montagneuse réputée infestée de terroristes, et cela au moment même où une opération militaire d’envergure est menée dans la zone. Quel courage !
D’abord, ces moines, même s’ils étaient connus pour leur totale abstinence, ne nourrissaient pas pour autant l’abstinence de ce don de Dieu qu’est la vie. Loin d’être suicidaires, ils ne se seraient jamais embarqués dans une telle aventure, au risque de connaître un sort des plus abominables, sachant pertinemment que les terroristes des GIA avaient juré la mort de tout “Roumi” trouvé sur la terre d’islam. Ensuite, et c’est là où j’explique au général colporteur de ragots de félon comment se déroule une opération de lutte antiterroriste.
Premièrement : la présence de deux hélicoptères en retour d’opération (c’est ce qui est rapporté par la presse) témoigne d’un appui feu de l’échelon supérieur pour l’opération supposée, en l’occurrence de l’appui feu du niveau régional dont dépendent les moyens aériens affectés à la lutte antiterroriste pour la Région militaire. L’appui feu de l’échelon supérieur, général, suppose un centre opérationnel interarmées déployé sur la zone où se trouve un officier de liaison des forces aériennes qui travaille sur fréquence radio des hélicoptères en opération avec lesquels il reste en liaison permanente. Si ce pilote avait “repéré” un objectif suspect sur son itinéraire de retour, il aurait obligatoirement demandé l’autorisation à cet OL de traiter. L’ouverture des feux requiert toujours l’autorisation expresse du commandant du COIA. En outre, le traitement d’une zone avec appui feu commence toujours par un traitement intensif de ou des objectifs par l’artillerie de campagne, après que la zone eut été bouclée tous azimuts par les forces terrestres pour empêcher le repli des terroristes et avant que les hélicoptères ne procèdent au traitement (tirs de roquettes, d’obus ou largage de bombes).
Ensuite, vient le ratissage et le nettoyage de la zone par les troupes au sol. C’est le b.a.-ba du traitement d’une zone hostile. Ainsi, si dans cet enfer de feu et dans les bruits assourdissants d’explosion de bombes et d’obus, vous trouvez admissible que des moines fassent leur bivouac pour admirer tranquillement les étoiles, là, dans ce maquis et en périphérie de la zone d’opération, c’est que vous avez accédé à votre grade de général sans n’avoir jamais connu de baptême du feu.
Savez-vous ce que peut faire l’explosion en série d’obus de 122 mm à charge forte ou de bombes largables de 250 ou 500 kg ? Apparemment non. Référez-vous à vos aînés qui ont fait la guerre d’Algérie, ils vous le diront — encore que ceux-là utilisaient des bombes au napalm.
Sachez que toute la faune disparaît de cet enfer, y compris les oiseaux. Ces moines, en outre, comment ont-ils fait pour se frayer un passage au travers d’un bouclage de zone pour entrer dans ce maquis ? Les bouclages s’effectuent la veille de toute opération et les militaires les auraient vite repérés, en mouvement et avant le moment du bivouac.
Deuxièmement : les hélicoptères en retour d’opération reviennent à la base, toujours par haute altitude, et ce, pour gain de vitesse et pour éviter les tirs éventuels de snipers. Comment le pilote de cet hélicoptère (non doté de caméra thermique pour détecter les sources de chaleur) aurait détecté, la nuit tombante, le fameux bivouac sous le maquis et à son altitude de vol ? Il lui aurait fallu, au moins, une lunette à intensification de lumière et scruter le sol tout au long de son vol au lieu de naviguer !
Comment aurait-il tiré, de son initiative, sur un objectif non identifié et qui aurait pu être un détachement de lutte, un commando de chasse, un poste d’observation, un groupe de Patriotes ou tout autre élément de nos forces combinées ? Impossible.
En outre, je pense que vous n’êtes pas sans savoir comment est calculé l’emport du carburant pour permettre à un hélicoptère de se déplacer d’un point A, traiter un point B et retourner vers le point A, sans refulling, et ce, compte tenu du chargement embarqué et des conditions géoclimatiques.
Vous devez donc savoir que la phase de traitement d’objectif est toujours optimisée, dans le calcul d’autonomie, et que la phase retour se fait impérativement dans le temps alloué et avec le niveau de sécurité requis des réservoirs. Le pilote, dans cette contrainte, ne peut se permettre de perdre de l’altitude, d’effectuer un déroutage latéral pour se repositionner à 180° de sa trajectoire, de se mettre en position de combat et de traiter un objectif (non inscrit dans son plan de vol) en un ou plusieurs raids et encore moins se poser au sol pour ensuite re-décoller à destination de la base. Le carburant restant ne lui aurait jamais suffi.
Dans tous les combats des forces armées combinées (et c’est universel), l’identification ou le dénombrement des morts sur les champs de bataille ne relève pas des forces aériennes, mais des forces terrestres chargées du ratissage et du nettoyage final. Alors pourquoi ce pilote se serait-il posé au sol pour s’enquérir du résultat de son tir ? Pure fabulation ! (Je vous fais une confidence, général : nos pilotes ne recensent pas leurs trophées sur leur carlingue).
Savez-vous, au moins, qu’un hélicoptère ne peut se poser en rase campagne sans la sécurisation préalable du périmètre d’atterrissage ?
Troisièmement : dans le scénario de 7 moines autour d’un feu de bivouac, un hélicoptère ne pourra jamais les tuer tous, simultanément par un tir de mitrailleuse de 12,7 mm ou même après plusieurs raids, car les rescapés auraient fui pour se cacher sous les arbres et se protéger des obus.
Cette affirmation est du simple fait technique que la mitrailleuse coaxiale est un monotube dont les tirs génèrent une ligne de feu sur un seul plan vertical (même si le tir est oblique). Pour les tuer tous et à la fois, il aurait fallu que ces moines fussent positionnés en enfilade. Je ne pense pas que ces malheureux religieux jouaient, à ce moment-là, à saute-mouton ! Pour les tuer tous à la fois, il aurait fallu un bitube ou un tétratube — auquel cas, ce pilote n’aurait même pas retrouvé de soutanes !
Quatrièmement : l’écoute supposée de cette fameuse phrase du pilote “j’ai tiré sur des moines” me fait tout simplement sourire tant elle est dénuée de crédit. Vos pilotes français, général, parlent-ils en clair en cours d’opérations de combat ?
Qu’en est-il donc advenu du concept d’interopérabilité avec les forces de l’Otan et de la codification anglo-américaine de vos communications militaires ?
Après ce bref rappel d’éléments de tactique qui atteste de l’impossibilité des faits rapportés, je tiens à vous préciser, général, que l’Armée algérienne s’enorgueillit de la discipline de ses hommes et de l’unicité de son commandement.
Rien ne se fait d’initiative et toute action relève d’une planification minutée et rigoureuse et s’exécute sur ordre d’une seule autorité. Aussi, ne croit à toute cette fabulation que celui qui veut y croire, envers et contre toute logique et, de toute évidence, pour des raisons autres que celles que vous évoquez.
Désolé, général, vos “révélations” ne tiennent pas du tout la route et votre scoop est un non-événement.
Je suppose que c’est parce que vos élucubrations sont dénuées de tout sens que nos officiels n’ont pas jugé utile de leur réserver une quelconque suite.
Colonel de l’ANP à la retraite | |
| | | Lam
Nombre de messages : 182 Date d'inscription : 24/11/2007
| Sujet: Re: Une nouvelle polémique s'ouvre entre Paris et Alger à propos des moines de Tibhirine Ven 17 Juil - 20:02 | |
| J'ai inséré le commentaire suivant dans le Figaro d'aujourd'hui. Il a paru in extenso, comme suit :
************************************************************************ Il est navrant de constater que les autorités françaises n'aient pas cru devoir prendre en compte un fait indiscutable, qui prend à revers toute la théorie défendue par le général Buchwalter, attaché militaire de l'ambassade de France à Alger, au moment des faits.
Ce dernier a fait sa déclaration, non pas sur la base d'un écrit authentifié ni comme témoin direct ou oculaire du mitraillage des moines attribué par lui à l'armée algérienne, mais comme simple dépositaire d'une confidence d'un officier algérien tenant lui-même l'information de son frère, auteur du soi-disant mitraillage.
Ce général a-t-il perdu son sens de l'honneur et du devoir pour céder à la faiblesse de rapporter de semblables commérages qui ne grandissent ni les fanfarons qui les ont colportés ni lui-même qui leur accorde tant de crédit, à des fins apparemment peu avouables ?
Au reste, ne serait-ce pas un véritable scandale pour la justice que de s'appuyer sur des on-dit, où le nom de l'officier algérien est tu pour des raisons évidentes de sécurité ?
Quand l'autre général, Aussaresse, reconnaissait publiquement avoir torturé et fait assassiner, en 1957, des militants algériens tombés sous ses griffes, n'avait-on pas tout fait pour donner à ses aveux, portant sur des faits bien réels ceux-là, des allures de rodomontades irrecevables, parce qu'ils touchaient directement à l'honneur de l'armée française ?
Mais aujourd'hui, que doit-on penser de la valeur du témoignage de Bushwalter, à tout le moins aussi incongru que désinvolte ? D'ailleurs, ce n'est pas pour rien qu'un colonel de l'armée algérienne s'est fendu, sur le plan technique et militaire, d'une démonstration retentissante qui abat point par point tout l'argumentaire de ce général. Pour des raisons qu'il est aisé de comprendre, le papier en cause, fort documenté par ailleurs, qui a paru dans le journal algérien Liberté, n'a pas même été rapporté ici dans le simple souci d'information.
Quant à l'Algérie française, pour les nostalgiques qui s'en réclament encore parmi les commentateurs ci-dessus, force est de les appeler, bien à regret, à ne plus se mettre martel en tête, elle aura tout simplement vécu.
Lam002 | |
| | | Merzak
Nombre de messages : 243 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Une nouvelle polémique s'ouvre entre Paris et Alger à propos des moines de Tibhirine Ven 24 Sep - 21:00 | |
| Le site Médiapart ayant eu accès à l'affaire des Moines de Tibhirine - désormais déclassifiée pour les besoins de la justice - fait état de trois notes rédigées par le général Rondot, des services spéciaux français, qui avait été chargé d'une mission auprès d'Alger, en 1996, au lendemain de l'enlèvement des religieux.
Dans l'esprit de leur auteur, les notes en question semblent à tout le moins jeter le doute quant au rôle des services algériens dans la gestion de cette affaire.
La 1ère du 8.04.96 note "la lenteur perceptible [de ces derniers] dans le recueil et l'exploitation du renseignement".
La 2è du 10.05.96 fait état des doutes au sujet des mêmes services qui : "peuvent être tentés de régler brutalement ce qu'ils considèrent comme un simple 'fait divers' (selon une formule entendue), lequel fait obstacle à la normalisation des relations franco-algériennes (élément que n'ignore pas le GIA).".
Cela pousse le général à suggérer de "prendre le risque" d'établir un contact direct avec le GIA pour "connaître l'enjeu réel de cette prise d'otages".
La 3è et dernière du 27.05.96, écrite postérieurement au décès des moines, fait part de la relative tolérance accordée à l'auteur du crime : "Très (trop) longtemps – et pour des raisons d'ordre tactique – Djamel Zitouni [l'un des principaux leaders des Groupes islamiques armés (GIA), qui a revendiqué le rapt et l'assassinat des moines, et ses groupes ont bénéficié d'une relative tolérance de la part des services algérien".
Il est clair, retient en conclusion le général Rondot, que ce terroriste était manipulé par les services d'Alger, dans l'objectif autrement différent de hâter l'éclatement des GIA qui constituaient le vrai problème des autorités algériennes. | |
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