Lefigaro.fr - 5.01.2012
par Thomas Vampouille
Le président déchu est coupable, selon l'accusation, du meurtre de manifestants lors de la révolte contre son régime, il y a un an. Son procès a été ajourné à la semaine prochaine.
Hosni Moubarak subira-t-il le même sort que Saddam Hussein? C'est en tout cas ce que souhaitent les procureurs de son procès, qui ont requis jeudi la peine capitale contre l'ancien président égyptien. « La loi prévoit la peine de mort pour le meurtre prémédité », a déclaré l'un de ces procureurs, Moustafa Khater, au terme des réquisitions du parquet devant le tribunal du Caire où est jugé l'ancien chef d'État pour le meurtre de manifestants lors de la révolte contre son régime. En janvier 2011, 850 civils avaient été tués et 6 000 blessés dans ces manifestations qui avaient conduit à la chute du raïs.
Pour l'accusation, le président, qu'il ait donné ou non des ordres en ce sens, ne pouvait ignorer que ses forces de sécurité tiraient sur la foule. « Le président de la République est responsable de la protection du peuple, la question n'est pas seulement de savoir s'il a donné ou non des instructions de tuer les manifestants, mais au-delà de ça de savoir pourquoi il n'est pas intervenu pour arrêter la violence contre ces manifestants », a déclaré le procureur Moustafa Souleimane.
Même peine requise contre les sept co-accusés
Le magistrat a également mis en avant que le ministre de l'Intérieur de l'époque, Habib el-Adli, jugé en même temps que l'ancien chef d'État, « ne pouvait pas donner des ordres de tirer sur les manifestants sans avoir obtenu des instructions de Moubarak ». Il a souligné que deux de ses successeurs à ce poste ont témoigné du fait que « le ministre de l'Intérieur n'a pas les prérogatives lui permettant de donner des ordres de tirer ». La responsabilité de l'ancien ministre de l'Intérieur jugé aux côtés de Moubarak, Habib el-Adli, n'a pas pour autant été écartée: la peine capitale a également été requise contre lui, ainsi que contre six hauts responsables des services de sécurité.
Depuis le début de son procès, Hosni Moubarak plaide non-coupable. Placé en détention préventive dans un hôpital militaire, le vieux raïs déchu de 83 ans est toujours apparu à son procès allongé sur une civière. S'il devait être condamné à la peine requise, sa défense ne manquera pas d'arguer qu'il serait inhumain de pendre un vieillard diminué. Le procès a été ajourné aux 9 et 10 janvier.
(http://www.lefigaro.fr/international/2012/01/05/01003-20120105ARTFIG00739-egypte-la-peine-de-mort-requise-contre-hosni-moubarak.php)