Hicham Talaat Moustafa, parlementaire membre du parti au pouvoir dirigé par le fils de Moubarak mais aussi richissime homme d'affaires qui emploie quelques 60 000 travailleurs dans l'immobilier, a été reconnu coupable et condamné à mort pour le meurtre d'une diva libanaise.
Cette dernière, du nom de Suzanne Tamim, était en effet son ancienne maîtresse, jusqu'au jour où il a décidé de la faire éliminer par un affidé, grassement rétribué. La malheureuse, qui se savait sans doute en danger, avait fui le Liban pour aller s'installer à Dubaï, dans un gratte-ciel.
Retrouvée morte, dans son logement, le 28 juillet de l'année dernière, lacérée de coups de couteau et égorgée, sa dépouille a été rapatriée par la famille Hariri au Liban où elle a été par suite enterrée.
L'enquête de police s'est alors immédiatement orientée vers Mohsen el-Sokkary, un ancien policier de la sécurité de l'État égyptienne. Interrogé, celui-ci n'a pas tardé à avouer qu'il avait agi sur ordre du sénateur, ancien amant de la défunte.
Pendant un temps, et à cause des liens étroits qu'entretient le commanditaire du meurtre avec le pouvoir égyptien, une espèce de black out a été immédiatement mis en place pour tenter d'étouffer l'affaire. Même au tribunal, les journalistes chargés de ramener l'information lors du procès s'étaient trouvés dans l'impossibilité d'exercer leur métier.
Le régime en place, qui a tant de choses à se reprocher, s'est fait fort d'interdire toute publication ayant trait à cette affaire.
Aussi, se demande-t-on si Mubarak n'hésitera pas aussi à user de son pouvoir discrétionnaire pour commuer la condamnation à mort en prison à vie, le temps sans doute que se referme cette plaie qui a suscité tant d'émotion dans le monde oriental de la chanson, avant de libérer l'ex amant Hicham Moustapha.