C'est en octobre 2005, lors de la circoncision d'une cinquantaine d'enfants initiée par l'APC d'El-Khroub, dans la banlieue de Constantine, qu'est survenu le drame de neuf d'entre eux.
Pratiquée pourtant par deux chirurgiens en titre, assistés de deux techniciens de la santé publique, la circoncision de ces derniers a été complètement ratée, et d'autant plus gravement qu'aujourd'hui encore l'état d'au moins six garçons reste gravement préoccupant.
En dehors de leurs trois camarades auxquels on a pu, après moults tracasseries administratives et médicales, faire recouvrer leur verge en recourant à la chirurgie plastique, quatre continuent toujours de souffrir au niveau du gland, en dépit de leur prise en charge sans succès dans un hôpital belge, tandis que les deux derniers auront totalement perdu leur verge.
Il avait d'ailleurs fallu de longs mois de récriminations et de patience, pour déjà convaincre les autorités sanitaires de la gravité et de l'urgence de la situation. Les soins ayant trop tardé à venir, malgré les promesses fermes faites par le ministre de la santé en personne qui a été informé sur place de ce drame, les enfants concernés se retrouvent aujourd'hui non seulement souffrants au plan de leur santé, mais également marginalisés au niveau scolaire puisqu'ils n'ont pas pu suivre correctement leurs cours depuis lors.
Et, aujourd'hui, c'est au tribunal d'El-Khroub, saisi de cette affaire, de statuer en dernier ressort. Même si des sanctions administratives, sous forme de suspension de leurs fonctions, ont été prises contre les quatre fonctionnaires de la santé publique, rendus responsables de leur malheur, il reste que les enfants ont subi des dommages irréparables qui interpellent à la fois l'Etat et la Santé publique à raison de ces défaillances inacceptables, d'un côté, et la société, de l'autre, pour revisiter une pratique ancestrale à tout le moins discutable et perverse. Car, après tout si Dieu a fait l'homme à son image, aucune raison n'autorise à corriger son oeuvre, fût-ce au nom de l'islam ou de la thora.