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 "Les hivers seront plus chauds"

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mâchicoulis




Nombre de messages : 111
Date d'inscription : 30/10/2010

"Les hivers seront plus chauds" Empty
MessageSujet: "Les hivers seront plus chauds"   "Les hivers seront plus chauds" EmptyDim 4 Déc - 19:27

Le journal du dimanche - 3.12.2011
par Richard Bellet

"Les hivers seront plus chauds" Jean_j10Jean Jouzel, climatologue, explique les risques d’un dérèglement climatique grandissant. Il est également directeur de recherches au CEA et vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).

- Le JDD - Violents coups de mer sur la Côte d’Azur, trombes d’eau et inondations dans le Sud… Le dérèglement climatique frappe-t-il à nos portes?

- Jean Jouzel - En France comme en Europe, clairement, le réchauffement climatique fait des siennes. Si rien n’est fait pour lutter contre ce réchauffement, les vagues de chaleur seront dix fois plus fréquentes à la fin XXIe siècle qu’elles ne l’étaient à la fin du XXe, trois à quatre fois plus dès 2050. Le changement climatique pourrait aussi expliquer la plus grande fréquence de très fortes pluies, avec d’énormes quantités d’eau tombant en très peu de temps, comme dans le Var le mois dernier. Là aussi, si nous n’agissons pas, il y aura à la fin du siècle deux fois plus de fortes précipitations qu’il y en a aujourd’hui, avec des risques importants de crues.

- Aujourd’hui la neige se fait désirer en montagne. Il n’y a plus de saisons? Finis les sports d’hiver?

- Le constat est là : en trente à quarante ans, la température a augmenté d’au moins 1°C. La tendance est donc au raccourcissement de la saison d’enneigement, surtout à basse et moyenne altitudes. Mais il est impossible de savoir quel temps il fera cet hiver. À court terme, jusqu’à cinq jours, la prévision météo est très bonne. Jusqu’à dix jours, à peu près fiable. Et à long terme, nous avons aussi une capacité de prédiction : sans pouvoir annoncer que l’hiver 2050 sera plus froid que le suivant, nous savons grâce aux tendances climatiques qu’ils seront tous deux plus chauds que les hivers actuels, effet de serre oblige. Par contre, à l’échelle saisonnière, deux à trois mois, on a de réelles difficultés de prévision dans nos régions, où le temps est très influencé par l’Atlantique. Or, nous ne savons pas prévoir les températures à sa surface.

- Quelles certitudes avons-nous aujourd’hui sur la mécanique du réchauffement?

- « La concentration de gaz à effet de serre augmente rapidement. » Deux ou trois. Première certitude : la concentration des gaz à effet de serre augmente rapidement avec 40 % de plus de gaz carbonique qu’il y a deux cents ans, deux fois et demie de plus de méthane, 20% de plus de protoxyde d’azote. Deuxième certitude : cette modification est due aux activités humaines. Pour le gaz carbonique, c’est l’utilisation des combustibles fossiles – pétrole, charbon, gaz naturel –, la déforestation aussi. Troisième certitude : cela se traduit par une accumulation de chaleur dans les basses couches de l’atmosphère. Qui plus est, la fonte des glaces de l’Arctique et la diminution de la neige suppriment des surfaces réfléchissantes au profit de surfaces absorbant la chaleur, comme les océans.

- Certains évoquent désormais une augmentation de 3 ou 4°C voire 5°C en moyenne sur la planète d’ici à la fin du siècle…

- Oui. Mais nous, pauvres climatologues, ne savons pas comment l’humanité va se comporter. Avec un scénario très émetteur en gaz à effet de serre, que nous appelons "business as usual" et qui est malheureusement envisageable, nous aurions dans certaines régions de France ces augmentations de 4 ou 5 °C. C’est considérable car cela veut dire que l’isotherme 0°C change d’altitude pour grimper de 400 à 500 m. En France, les glaciers pyrénéens risquent de disparaître. Dans les Alpes, ils auront du mal à tenir sous les 4.000 m. Le pourtour méditerranéen, lui, sera touché par la sécheresse. Et l’augmentation du niveau de la mer pourrait atteindre sur nos côtes quelques dizaines de centimètres d’ici à la fin du siècle, voire plus.

- Vous ne jouez pas sur la peur pour vous faire entendre?

- L’Agence internationale de l’énergie a publié le 9 novembre son rapport annuel World Energy Outlook. Or cette agence, que je qualifie ironiquement de "grand capital", écrit que si l’on ne fait rien, nous arriverons à 3,5°C de plus, et même qu’il sera trop tard en 2017 pour agir! Elle dit aussi que chaque dollar que nous n’investirons pas pour lutter contre le réchauffement d’ici à 2020 coûtera 4 $ après. C’est clair, non? Donc, économiquement aussi, il faut lutter contre le réchauffement.

- Que faire alors?

- « Ma crainte est que les gens s'aperçoivent dans dix à quinze ans que nous avions raison mais qu'il soit un peu tard. » À titre personnel, je me suis beaucoup impliqué dans le Grenelle de l’Environnement et je passe des messages aux décideurs politiques. Nous devons faire comprendre que si l’on veut éviter aux jeunes générations des désastres climatiques dans la seconde partie du XXIe siècle, la décennie actuelle est importante. Ma crainte est que les gens s’aperçoivent dans dix à quinze ans que nous avions raison, mais qu’il soit alors un peu tard. Pourtant il y a des économies d’énergie possibles, et le très grand potentiel que représentent les énergies renouvelables... Si une décision politique en donnait les moyens, celles-ci pourraient produire la moitié de l’électricité mondiale en 2050!

- La conférence de l’Onu sur le climat, à Durban, peut-elle faire bouger les lignes?

- L’objectif ultime de Durban, c’est de tout faire pour stabiliser la concentration des gaz à effet de serre. Tous les pays ont même signé à Cancun pour faire en sorte que ce réchauffement n’excède pas 2°C. Mais avec les propositions aujourd’hui sur la table à Durban, nous filons vers 3°C de plus à la fin du siècle, voire avant. Pour limiter le réchauffement à 2°C, il faudrait que nos émissions de gaz à effet de serre soient divisées par trois d’ici à 2050. C’est énorme, c’est techniquement possible en allant vers une société sobre en carbone, mais nous n’en prenons pas le chemin. Nous sommes dans un monde où les États signent des accords sans se donner les moyens de les respecter.

- Un espoir tout de même?

- L’Europe, malgré sa bonne volonté, ne pourra pas à elle seule sauver le monde alors que la Chine, les États-Unis et l’Inde représentent près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre. Il faut une gouvernance mondiale pour lutter sérieusement contre le réchauffement, que le leadership soit pris par l’un des deux grands pays émetteurs, Chine ou États-Unis. Nous en sommes très loin, même si les Chinois bougent, qu’ils ne nient pas les problèmes et sont désormais premiers pour le solaire et l’éolien. Le risque à Durban, c’est de conclure sur un consensus mou.

(http://www.lejdd.fr/International/Actualite/Selon-le-climatologue-Jean-Jouzel-les-hivers-seront-plus-chauds-Interview-433609/?from=headlines)

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