Un article du journal marocain Libération, organe de la « très » socialiste USFP, s’en prend, aujourd'hui, à ce qu’il appelle les « mouqatilates », des vieux tacots de son bled, de marque R18, choisis mais surtout, dit-il, volés, et roulant à tombeau ouvert au mépris des règles de circulation, la malle remplie à craquer d’essence algérienne ramenée frauduleusement de Maghnia, pour aller approvisionner des petits vendeurs à la sauvette disséminés dans le pays.
Non seulement il s’interroge sur une activité qu’il reconnaît illégale mais s’étonne de l’inertie des services de police et de gendarmerie qui laissent faire. Après tout, pourquoi pas ? L’Algérie étant une vache à lait que les Marocains se sont employés, des décennies durant, à traire, au travers des trafics de toute sorte favorisés par une frontière perméable, les services visés auraient-ils quelque raison, tout en prélevant eux-mêmes leur dîme au passage, d’empêcher des dizaines de chômeurs marocains de vivre sur le dos du contribuable algérien ?
L’information a cependant ceci de croustillant : « En traversant la région en voiture, c’est surtout l’absence d’essence en bonne et due forme qui est la plus frappante. Tout le monde s’approvisionne en carburant algérien, vendu à même le sol dans de vieux bidons d’huile de 5 litres à qui ce commerce illégal a donné une seconde vie ! La vente se fait au vu et au su de tous. C’est au bord de la route qui relie Oujda à Nador que le précieux liquide est proposé… », avant de conclure : « Pourtant la demande est de plus en plus accrue. L’offre suit…»
Autrement dit, si tout le monde y trouve son compte aux dépens de l'Algérie, l’Etat marocain inclus qui ne s’embarrasse même pas du besoin de créer des pompes à essence dans les localités concernées, le risque de voir l’un de ces engins prendre feu et occasionner de graves dégâts dans une possible collision ne compte finalement que pour du pipi de chat…