Les indicateurs économiques du pays sont tous au rouge, crise oblige. Les autorités doivent réviser leurs prévisions à la baisse dans tous les domaines.
D'abord, le tourisme est le premier secteur touché. Les pays industriels qui envoyaient jadis des gros paquets de touristes sont trop atteints par la crise pour feindre d'ignorer ses effets sur l'emploi, devenu de plus en plus précaire. La consommation des ménages se restreint à la fois au niveau des produits durables et non durables. La peur des lendemains incertains force les gens à réfléchir plus sérieusement à l'engagement de toute dépense susceptible de déséquilibrer leur budget.
Par voie de conséquence, les pays vivant du tourisme se retrouvent soudain tenus de reconsidérer leurs moyens de subsistance.
Ensuite, le royaume chérifien doit aussi tenir compte du niveau baissier des transferts de la diaspora. Ses migrants sont les plus atteints par le chômage endémique qui frappe les pays d'accueil ; ils sont donc les premiers licenciés qui doivent se rabattre sur leurs maigres économies.
Enfin, sur le plan des exportations, la lutte est de plus en plus serrée, notamment en matière textile où le Maroc est bousculé par de nouveaux pôles de production. La concurrence y est d'autant plus rude que la bataille des rendements et de la productivité est loin d'être gagnée sur tous les plans. En matière agricole, il faut encore faire la part congrue aux aléas atmosphériques qui conditionnement le succès ou l'échec d'une récolte.
Face à une situation aussi périlleuse, les autorités tentent de remédier par à-coups aux urgences en fonction de leurs disponibilités. Mais ce qu'elles craignent davantage encore est que la crise se poursuivre longtemps encore.