AFP - 25/05/2011 |
Une campagne a été lancée en Arabie saoudite pour inciter les hommes à "frapper" les Saoudiennes qui oseront braver l'interdiction de conduire lors d'une manifestation prévue le 17 juin.
Parallèlement, des activistes continuent d'exiger la libération d'une femme ayant bravé cette interdiction, Manal al-Charif, tandis que la presse reflétait généralement un point de vue favorable aux femmes.
La "campagne du Iqal", le cordon dur qui retient le couvre-chef dans l'habit traditionnel des hommes, appelant à frapper les femmes qui oseront conduire, a rassemblé des milliers de Saoudiens sur une page de Facebook. Certains y proposent d'offrir des caisses entières d'"Iqals" aux jeunes et de les poster sur le parcours des femmes qui vont participer à la manifestation et de les encourager à les frapper à l'aide de leur cordon. D'autres s'amusent à noter que le prix du Iqal a bondi depuis que les hommes se sont rués pour en acheter avant la manifestation du 17 juin.
Dans la presse, les commentaires vont bon train sur la question. Le romancier de renom Abdo Khal déplore dans le quotidien Okaz l'interdiction de conduire faite aux femmes et affirme, à propos de cette campagne, qu'il ne sait pas s'il faut "en rire ou en pleurer". Dans le quotidien al-Watan, un éditorialiste, Ahmed Sayed Atif, recommande de ne poursuivre les femmes qui conduisent que "pour non possession de permis de conduire".
Une pétition d'intellectuels en faveur de Manal Charif, arrêtée samedi après avoir pris le volant de sa voiture à Khobar, dans l'est du royaume, puis diffusé une vidéo sur Youtube, continue de recueillir des signatures.