Ouverture d'une enquête pour harcèlement sexuel contre Georges Tron

Le parquet d'Évry vient d'annoncer l'ouverture d'une enquête préliminaire visant Georges Tron, le secrétaire d'État français à la Fonction publique, suite à une plainte pour harcèlement sexuel déposée par deux ex employées de la mairie de Draveil (Essonne), que dirige Tron sous les couleurs de l'UMP.

Me Gilbert Collard, avocat des deux plaignantes, avait déjà, le matin, confirmé ce dépôt de plainte dès hier à midi, que l'avocat du secrétaire d'État, Me Olivier Schnerb, a aussitôt considéré comme une "dénonciation calomnieuse" qu'il prendrait soin de faire poursuivre à son tour.

"J'apprends cette affaire avec stupéfaction dans la presse", a répondu Tron à l'AFP, ajoutant avoir "découvert dans Le Parisien le nom de deux personnes [qu'il identifie] parfaitement, qui ont, dans des situations différentes, eu maille à partir avec la collectivité qui les employait". "Elles ont quitté Draveil il y a un et deux ans", a-t-il ajouté.

"L'une comme l'autre dénoncent les très nombreux gestes déplacés du maire dans la foulée de leur embauche. Sous couvert de réflexologie (massage thérapeutique des pieds), Georges Tron se serait permis de leur caresser les pieds en toutes circonstances", écrit le Parisien, affirmant que les plaignantes ont fait état ensuite de "véritables agressions sexuelles". Ces dernières, écrit le journal, "sont devenues dépressives, au point de tenter de mettre fin à leurs jours".

Pour le secrétaire d'État, il s'agit là d'un coup fourré de Marine Le Pen, puisqu'il déclare encore : "J'observe que cela vient de Me Gilbert Collard, qui est un proche de Marine Le Pen, avec laquelle je suis en conflit depuis des mois".

C'est à la justice à présent de faire la lumière sur ce nouveau scandale qui secoue la classe politique française.

avec Le Monde.fr

AFP - 26/05/2011 |

Marine Le Pen a annoncé aujourd'hui sur RFI qu'elle allait "poursuivre en diffamation" le secrétaire d'État à la Fonction publique, Georges Tron, ce dernier ayant laissé entendre que la présidente du FN pourrait être à l'origine des plaintes qui le visent pour harcèlement sexuel.

Mardi, M. Tron avait observé que Me Gilbert Collard, l'avocat des deux femmes ayant porté plainte contre lui, était "un proche de Marine Le Pen, avec laquelle, avait-il dit, je suis en conflit depuis des mois".

"Je trouve ça très grave", a déclaré Mme Le Pen. "Il se trouve" que Me Collard "s'est rapproché de ma candidature présidentielle il y a quelques jours, et de cela M. Tron tire la conclusion que ce serait moi qui serai responsable de ses déboires" mais "je ne le laisserai pas mettre en cause ma réputation pour essayer de sauver la sienne", a-t-elle ajouté.

"Partout, les accusations de Georges Tron ont été diffusées comme quoi je serais, moi, à l'origine d'un complot (...). Mais on vit où là, on est dans quel pays, on est dans quelle démocratie ?", s'est insurgée la leader frontiste. Selon elle, les allégations de Tron lui servent à "se poser en victime, et on ne se pose donc pas la question de son maintien comme ministre de la Fonction publique, c'est-à-dire ministre de ceux qui vont être amenés à participer à l'enquête sur les accusations de ces femmes", a-t-elle noté.

"Je dis que le système français va très mal, va vraiment très mal et qu'il est temps, je crois, que les Français soient beaucoup plus exigeants, non seulement sur le niveau d'éthique et de morale de leur personnel politique mais également sur le fonctionnement de leur justice", a déclaré la numéro un du Front national.

Georges Tron est la cible de plaintes de deux ex-employées municipales de la commune de Draveil (Essonne), dont il est maire. Le parquet d'Evry a confié à la police judiciaire une enquête préliminaire pour agression sexuelle et viol. Mercredi, le secrétaire d'Etat a indiqué qu'il engageait une procédure pour dénonciation calomnieuse.

Un communiqué du Premier ministre français, François Fillon, annonce que Georges Tron a déposé aujourd'hui sa démission du gouvernement.

Secrétaire d'État à la Fonction publique, Tron est sous le coup d'une double poursuite en justice pour viol engagée conjointement par deux anciennes employées de la mairie de Draveil (Essonne) qu'il dirige toujours.

Interrogé par les médias sur son intention éventuelle de quitter le gouvernement, suite à cette plainte instruite contre lui, l'ex secrétaire d'État avait toujours rejeté jusqu'ici toute initiative allant dans ce sens, si elle n'est pas expressément souhaitée par le président de la République ou le Premier ministre.

Ne désirant, à moins d'un an d'une élection présidentielle qu'il espère emporter, aucunement entacher son image par des débordements inacceptables de son ministre, Sarkozy semble donc lui avoir parfaitement fait comprendre qu'il n'y a d'autre issue pour lui que de se retirer, et au plus vite.

C'est à François Baroin, ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, qu'échoient désormais les attributions dévolues jusqu'ici à Georges Tron, indique l'Élysée à l'AFP.

AFP - 22/06/2011 |

Le parquet d'Évry a requis contre l'ancien ministre Georges Tron une mise en examen pour viols et agressions sexuelles en réunion par personne ayant autorité, assortie d'un placement sous contrôle judiciaire, a annoncé aujourd'hui le procureur d'Evry, Marie-Suzanne Le Quéau.

"J'ai demandé à ce qu'ils n'entrent pas en contact avec les victimes, mais également avec un certain nombre de personnes qui ont été entendues dans le cadre de l'enquête préliminaire", a détaillé Mme Le Quéau, évoquant notamment "des employés de la municipalité" de Draveil. "Je ne demande pas à ce que M. Tron ne puisse pas se rendre à Draveil ou à la mairie, je demande simplement qu'il y ait une organisation pour qu'il ne rencontre pas les témoins entendus dans le cadre de l'enquête préliminaire", a précisé le procureur.

Georges Tron et Brigitte Gruel doivent maintenant être présentés dans la soirée à deux magistrats instructeurs. S'ils devaient être mis en examen, un juge des libertés et de la détention se prononcerait ensuite sur un éventuel placement en détention provisoire, que le parquet n'a donc pas réclamé, ou des mesures de contrôle judiciaire.

Mme Le Quéau a toutefois prévenu que toute mesure de contrainte, détention provisoire ou contrôle judiciaire se heurterait à l'immunité parlementaire de Georges Tron dès que celui-ci sera redevenu député de plein exercice, le 29 juin, un mois après sa démission de ses fonctions de secrétaire d'État à la Fonction publique. S'ils voulaient prolonger un éventuel contrôle judiciaire, les juges devraient alors "saisir le bureau de l'Assemblée nationale" pour lui demander une levée de l'immunité, a expliqué Mme Le Quéau.