Le tribunal spécial tant attendu pour juger les crimes commis au Liban contre des personnalités politiques, depuis 2005, s'est ouvert ce matin à la Haye, en Hollande.
Au centre des principales affaires à lui confiées, figure naturellement le meurtre de l'ancien Premier ministre Hariri, le 14 février 2005, avec 22 autres victimes.
Une quantité impressionnante de documents traitant de cet attentat est déjà entre les mains des juges chargés de l'affaire. Le procureur canadien de ce tribunal, Daniel Bellemare, a déjà annoncé sur les ondes de la chaîne el-Arabya qu'il compte demander incessamment le transfert par-devers le tribunal des quatre généraux dits pro-syriens, principaux suspects dans cette affaire. Ils occupaient tous des fonctions de haut niveau en matière de sécurité nationale.
Pour le fils Hariri, Saâd, actuellement chef du
Courant du futur (majorité anti-syrienne actuelle), il ne fait guère de doute que la Syrie a été le maître d'oeuvre dans la préparation et l'exécution de la tuerie du 14 février 2005.
Mais, se plaît-on à rappeler, il reste à apporter la preuve étayant semblable accusation, d'autant qu'elle se fonde sur des déclarations d'un témoin peu crédible qui est déjà revenu sur ses propres aveux.
Il s'écoulera, enfin, un minimum de deux à trois ans encore avant que le tribunal ne commence officiellement ses travaux. D'ici là, bien sûr, des rebondissements sont à redouter qui peuvent compromettre l'ensemble de l'échafaudage construit jusqu'ici. Car, il n'est pas exclu totalement que les services israéliens n'aient pas fomenté eux-mêmes l'attentat en cause pour précisément créer la zizanie entre Damas et Beyrouth qui jouerait dans le sens des intérêts exclusifs de Tel-Aviv.