La multinationale suisse Novartis, spécialisée dans le médicament, a perdu sa bataille juridique contre l'Inde, le premier producteur mondial des médicaments génériques.
L'intérêt du procès engagé contre le gouvernement indien réside dans ce rejet que la justice indienne a fini par imposer à la société plaignante, au nom de la lutte pour la préservation des vies humaines, au détriment du seul profit égoïste qui motive la requête de cette multinationale.
Sous prétexte qu'il faut financer la recherche pour créer de nouveaux médicaments, Novartis avait cru pouvoir dénier le droit à l'Inde de produire chez elle des médicaments génériques, et même exiger d'elle de breveter le sien, le Glivec, afin de soustraire sa copie générique, à la vente offerte jusqu'ici à un prix abordable aux nombreux patients notamment indiens.
L'Inde qui commercialise cette copie à l'usage des malades atteints de cancer du sang, soulage les souffrances non seulement de ses 30 000 nouveaux patients nationaux atteints chaque année par la maladie, mais des centaines de milliers d'autres à l'échelle de la planète. De plus, à un prix de dix à vingt fois inférieur à celui du médicament original de Novartis, l'Inde vient ainsi en aide à de très nombreux malades principalement du tiers-monde qui ne peuvent avoir accès aux soins autrement.
Pourtant, Novartis est une grosse entreprise qui réalise 37 milliards $ de chiffre d'affaires en 2006 et des bénéfices à l'avenant lui permettant d'autofinancer largement ses investissements dans la recherche. Et l'aide qu'elle dit fournir au tiers-monde et tout particulièrement à l'Inde ne représente en vérité pas plus de 2 % de son chiffre d'affaires.
Le danger se situe plutôt en aval pour des compagnies pharmaceutiques comme Novartis. L'avancée spectaculaire de l'Inde, dans le domaine précisément du médicament, au cours de ces dix dernières années, menace en vérité le devenir même de l'ensemble des grosses multinationales, tant par la qualité des produits de sa fabrication et leurs prix très bon marché, que par les énormes efforts d'investissements engagés d'ores et déjà dans la recherche.
C'est pourquoi peut-on considérer le dossier Novartis encore ouvert et sujet à rebondissements.